Formations sanitaires et sociales : “Unité de vue et unité d’action entre les Régions”
3es Assises des formations sanitaires et sociales
C'est le constat dressé par Guy Férez, vice-président du Conseil régional de Bourgogne, lors de son allocution d'ouverture des 3es Assises des formations sanitaires et sociales (FSS), sans oublier cependant les spécificités régionales et territoriales. Cette manifestation organisée par le Conseil régional de Bourgogne à la demande de l'Association des Régions de France (ARF) a réuni plus de 450 participants le 31 mars à Dijon.
Par Centre Inffo - Le 16 mai 2009.
En 2006 à Toulouse, lors des 1ères Assises des formations sanitaires et sociales, les débats s'étaient portés sur la décentralisation. Trois ans plus tard, le 31 mars dernier à Dijon, les Régions ont intégré les FFS dans leurs PRDF et exercent pleinement ces compétences. Nombre d'entre elles ont développé des initiatives originales, mais certains points restent sujets à débat.
“Les Régions ont su bâtir très rapidement des dispositifs de formations sanitaires et sociales", déclare Guy Férez, avant d'ajouter : “Au-delà des débats réguliers sur la décentralisation et les transferts de charges qu'elle induit sur l'ensemble de notre territoire, nous pouvons dégager une unité de vue et d'action entre les Régions, mais aussi des regards différenciés sur les formations sanitaires et sociales et les métiers y afférents. L'unité de vue renvoie à l'évolution de notre société, marquée par le vieillissement de sa population, la dépendance et l'évolution de maladies s'inscrivant durablement dans la vie de nos concitoyens. De plus, la précarisation s'étend. Cette unité de vue doit nous conduire à une unité d'action, mais aussi de pratiques."
Par-delà cette unité de vue, des approches différenciées lui paraissent indispensables. Et de rappeler que “traditionnellement, les malades sont au Nord et les médecins, au Sud". “Quelles conclusions pouvons-nous en tirer, élus et praticiens de la vie sanitaire et sociale ? Simplement, les formations et professions sanitaires et sociales suivent les inégalités territoriales. Toute décision qui conduirait à forcer le trait en matière d'unité de vue obèrerait la nécessité d'une unité, d'une égalité d'accès aux fonctions et aux formations sanitaires et sociales. Les réponses ne sont pas évidente : comment fixer des fonctions, des salariés, des praticiens libéraux sur un territoire qui n'est pas forcément attractif d'emblée ? Il revient aux Régions de rechercher des solutions en la matière."
Il constate “qu'aujourd'hui, la Région est reconnue comme l'actrice pivot pour organiser la formation sanitaire et sociale. Elle fédère les partenaires du secteur. Cela laisse la place à un véritable projet politique en la matière". Il se réjouit que les Régions aient assumé une “certaine prise de risques". Et il cite en exemple l'accès aux formations sanitaires et sociales pour le niveau V : “Le risque était calculé, mais le pari a été réussi, car il était en correspondance avec les besoins de nos territoires."
S'agissant justement du lien avec ces territoires, il conviendrait, estime-t-il, de “réunir un certain nombre de compétences et d'outils de formation dans chaque bassin d'emploi". Mais il pense qu'au contraire, “l'on ne peut réussir à mailler un territoire que si l'on bâtit un réseau".
En clôture de la journée, il relève que “tout au long de ces Assises, une carte des métiers de la solidarité s'est progressivement dessinée, qui procède à la fois d'une vision technique et politique. Dans le temps de crise que nous vivons, des besoins se sont révélés. Ils sont très larges : ils tiennent au lien, à la cohésion sociale. Si notre pays résiste mieux que d'autres à la crise, c'est parce qu'il a développé des filets protecteurs. Ceux-ci ont cependant besoin d'être revisités, tirés vers le haut".
Trois tables rondes animées par Maryline Gesbert, responsable du service Observatoire-Études, et Régis Roussel, responsable de la mission Régions du Centre Inffo, ont rythmé cette manifestation, réunissant un grand nombre d'acteurs du secteur pour aborder toutes les problématiques qui le traversent aujourd'hui.