Atouts et difficultés de la décentralisation des FFS

Beaucoup d'intervenants ont présenté les avantages résultant de la régionalisation, sans pour autant taire les difficultés rencontrées.

Par - Le 16 mai 2009.

Maryse Arditi (Conseil régional de Languedoc-Roussillon), explique que sa Région, “comme les autres, a mené de front le PRDF et le schéma des FSS, qui est d'ailleurs le seul schéma sectoriel". À ses yeux, territorialiser le schéma des FFS comme celui du PRDF n'aurait eu aucun sens. “Celui-ci en revanche, précise-t-elle, a plutôt été départementalisé, les Conseils généraux étant des acteurs forts en la matière. De plus, nous avons pu inclure les acteurs de la formation dans le cadre des discussions sur le PRDF. Cela a permis, par exemple, de faire remonter une forte demande sur la mensualisation des bourses des FSS. Nous avons également lancé une étude sur la problématique de l'abandon des formations."

Emmanuèle Jeandet-Mengual (Conseil régional de Haute-Normandie) signale que pour éviter que le système ne devienne élitiste, de nombreuses passerelles entre les différentes voies de formation, notamment de niveaux V et IV ont été prévues, parallèlement au développement des préparations aux concours. S'agissant par ailleurs de la cohérence entre ce schéma et les autres schémas de formation, elle considère “qu'il existe surtout un emboîtement avec le PRDF. Mais autant celui-ci procède d'un cadrage large, autant le schéma des FSS nous a permis de préciser des éléments et orientations assez fins".

Maryse Arditi ajoute que sa Région a mis en œuvre un suivi annuel global. Cela a permis, par exemple, de constituer un groupe de travail sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, et la Région a demandé à l'Aract[ 1 ]Association générale pour l'amélioration des conditions de travail. d'aider les entreprises du secteur sanitaire et social qui souhaitaient s'engager dans une telle démarche.

Avantages

Au chapitre des avancées, Claudine Labrunie (Conseil régional du Limousin) rapporte que sa Région a mis en place une allocation permettant de fidéliser les étudiants dans les domaines sanitaires et sociaux.

Pour Emmanuèle Jeandet-Mengual, “l'entrée des Régions dans le dispositif des formations sanitaires et sociales a engagé ces dernières dans une autre vision. Auparavant, elles relevaient d'un sous-ensemble de formations, qui était piloté par l'État, via les Drass[ 2 ]Directions régionales des affaires sanitaires et sociales.. Elles n'étaient pas, pour l'État, le pivot de l'action sanitaire et sociale. Les Régions les ont sorties de ce simple rôle de sous-ensemble. En leur apportant cet éclairage différent, elles ont pu être mieux prises en charge par leur partenaire privilégié : la Région".
Pour Maryse Arditi, ces formations “font l'objet d'une réelle démarche budgétaire structurée, ce qui n'était pas le cas auparavant".

[(Obstacles

S'agissant des obstacles qui restent à surmonter, Claudine Labrunie cite la rénovation du diplôme des ambulanciers ou le remboursement des frais quotidiens des élèves masseurs-kinésithérapeutes en stage. Et elle évoque “l'important problème de l'immobilier : il me paraît nécessaire que nous nous mobilisions afin qu'un inventaire soit dressé et qu'il débouche sur une compensation à la hauteur des besoins". Elle s'est déclarée “surprise" par le niveau élevé du taux d'abandon, en particulier concernant le métier d'infirmier, “d'autant plus qu'il s'agit d'une formation ciblée et sélective". Autre sujet d'inquiétude, “les lieux de stage, du fait des difficultés budgétaires des hôpitaux". Elle prévoit que “des problèmes se poseront rapidement sur ce point, qui revêt pourtant une importance majeure".
Pour Maryse Arditi, “il manque, dans ce secteur, une formation tout au long de la vie". Et elle reconnaît : “Nous devrons progresser en la matière.")]

Notes   [ + ]

1. Association générale pour l'amélioration des conditions de travail.
2. Directions régionales des affaires sanitaires et sociales.