Dominique Balmary, président du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie
“Une véritable stratégie pour la formation"
Par Knock Billy - Le 01 novembre 2009.
De façon globale, que pensez-vous du texte définitif adopté par les parlementaires ?
C'est une loi qui vient préciser, assez heureusement, un certain nombre de points insuffisamment traités par le texte de 2004. Il oriente davantage la formation professionnelle vers l'objectif de l'emploi. Il a le mérite de définir une véritable stratégie en matière de formation professionnelle, avec notamment cette orientation vers l'emploi et vers ceux qui sont les moins bénéficiaires de la formation. Par rapport à 2004, des progrès importants ont été faits. Je trouve le ciblage stratégique de la formation professionnelle continue très intéressant. Il reste quelques incertitudes que, je l'espère, les textes d'application vont résoudre, en particulier sur la mise en œuvre de la gouvernance territoriale.
La nouvelle loi prévoit de confier au CNFPTLV un bilan annuel des actions de formation professionnelle réalisées dans chaque bassin d'emploi et région. De quels moyens disposez-vous pour cette mission ?
Il est demandé au Conseil de réaliser un bilan, c'est-à-dire un recensement des actions conduites dans chacun des bassins. J'avoue que cette nouvelle mission reste pour moi assez mystérieuse, parce que je n'en vois pas clairement la finalité. Pour pouvoir la réaliser, il va falloir certainement mobiliser les Comités de coordination régionaux de l'emploi et de la formation professionnelle (CCREFP), qui sont au premier rang pour collecter les informations sur ce qui s'est passé dans chacun des bassins d'emploi. Si tant est que ceux-ci soient des zones pertinentes pour apprécier ce qui est fait en matière de formation professionnelle.
Par ailleurs, votre organisme se voit confier beaucoup de missions supplémentaires. Avez-vous une vision claire de ce qui vous est confié et des moyens pour y répondre ?
En effet, la loi nous confie des missions supplémentaires. Outre nos missions habituelles de concertation générale entre tous les acteurs des politiques de formation professionnelle et d'avis sur les projets de textes, nous sommes désormais en devoir de fixer des orientations pluriannuelles avec des priorités annuelles aux acteurs de la formation. Nous avons également à nous prononcer sur les critères de qualité des dispositifs d'orientation que va préparer le nouveau délégué à l'information et à l'orientation. Notre mission d'évaluation est aussi élargie du niveau régional aux niveaux national, interprofessionnel, sectoriel et régional. De plus, nous avons une très forte extension au domaine de la formation professionnelle initiale, alors que nous étions jusqu'ici concentrés sur la formation continue.
Bien entendu de telles missions supposent des moyens financiers et en personnels supplémentaires. Il faudra toutefois attendre les décrets d'application pour mesurer l'étendue de la charge nouvelle du Conseil.