Le cas Entre2, Serious Game de formation à l'entretien professionnel

Article extrait d'un dossier spécial "Serious Games" paru dans le n° 743 d'Inffo Flash, 1er au 15 avril 2009

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Par - Le 01 avril 2009.

Déployé par Opcalia Ile-de-France sur l'ensemble du territoire depuis janvier 2009, Entre2 témoigne de l'intérêt croissant des financeurs pour les solutions de formation innovantes.

Présenté dans un précédent article[ 1 ]Voir Inffo Flash n° 739 p. 14., le « serious game » Entre2 commandé à la société Daesign par Opcalia présente un double intérêt de nature à lever d'éventuels freins. Premièrement, il démontre qu'un OPCA est non seulement capable de financer une action de formation ouverte et à distance mais aussi de la susciter. Deuxièmement, il légitime le support numérique comme outil pédagogique apte à traiter des situations cognitives complexes car, rappelons-le, Entre2 est destiné à former les managers à la conduite de l'entretien professionnel, exercice moins simple qu'il n'y paraît en raison du savant dosage entre connaissances théoriques et subtilités comportementales qu'il suppose. Une équation qui est justement la spécialité de Daesign, déjà connue dans le monde du Serious Game pour ses simulations d'entretiens divers et variés (vente, évaluation, etc.) réalisées au profit de grands comptes[ 2 ]Voir Inffo Flash n° 719, p. 10..

Résumé d'une formule par ses concepteurs, le principe réside dans « l'intelligence artificielle au service de l'intelligence comportementale ». Un objectif rendu possible par une technologie « de simulation de dialogues capable d'offrir une multiplicité d'échanges possibles qui évoluent dynamiquement selon les choix de l'apprenant ». Représenté par un « avatar », l'alter-ego dans le monde virtuel, l'apprenant interagit avec un autre personnage « autonome » géré par le logiciel qui lui oppose « des idées, des besoins, des objections ». Soit, la possibilité pour le formé de tester différents scénarios et d'affiner sa stratégie dans le confort d'un environnement virtuel. « Grâce au droit à l'erreur », souligne Sébastien Beck, directeur exécutif de Daesign, « on passe plus facilement de l'acquisition de connaissances à l'acquisition de compétences ». Concernant le transfert au monde réel des acquis du dispositif Entre2, Claude Bez, directeur de l'agence Rhenus Logistics de Gretz-Armainvilliers en Seine-et-Marne qui emploie quarante salariés, explique avoir « développé (son) propre matériel : une lettre d'invitation à l'entretien, des documents pour faire réfléchir les salariés et une introduction sur les projets d'extension de l'entreprise. Ensuite, j'ai reçu trois salariés en entretien. J'ai apprécié d'avoir pu m'entraîner grâce à l'outil de simulation, cela m'a aidé à avoir un vrai dialogue avec mes collaborateurs. Ainsi, l'un d'entre eux, qui est dans l'entreprise depuis quinze ans se déclarait satisfait sans avoir rien d'autre à ajouter. Pourtant, en discutant, une possibilité soit de VAE en logistique ou de formation de chef d'équipe est apparue. Pour moi, l'évolution des salariés est fondamentale. La prochaine étape va être de proposer à mes trois chefs d'équipe de se former à leur tour sur Entre2 ».

Evoquant l'entretien professionnel comme un véritable « fer de lance » de l'ANI qui vise à rendre le salarié acteur de sa vie professionnelle et de sa formation, Phillippe Huguenin-Génie, directeur d'Opcalia Ile-de-France, souligne l'intérêt de l'entretien professionnel en tant qu' « outil susceptible de croiser la stratégie des entreprises aux intérêts des salariés. » Commandé par Opcalia Ile-de-France, Entre2 est disponible sur l'ensemble du territoire au prix de 350 € HT et aurait coûté 120 000 €, frais de communication liés au déploiement du dispositif inclus.

Nicolas Deguerry

Notes   [ + ]

1. Voir Inffo Flash n° 739 p. 14.
2. Voir Inffo Flash n° 719, p. 10.