Les organismes de formation, porteurs d'innovation

Les études d'infirmier relèveront bientôt d'un nouveau référentiel et d'un diplôme universitaire adossé au système LMD, qui auront un impact important sur les formations.

Par - Le 16 mai 2009.

La mise en place de ce nouveau référentiel et la perspective, à court terme, d'une « universitarisation » de la formation d'infirmier nous a amenés à réfléchir à une modification des pratiques vis-à-vis du référentiel, dans l'optique d'une formation « équitable »", relate Christian Camou, président du Cefiec[ 1 ]Le Comité d'entente des formations infirmières et cadres regroupe 368 structures de formation en soins infirmiers et cadres de santé..

Il redoute que cette évolution ne mette les grandes métropoles régionales en position dominante. Au contraire, il souhaite assurer “une formation d'une qualité égale, quelle que soit la zone considérée, urbaine ou non". Pour ce faire, les formations vont utiliser les nouvelles technologies, en développant par exemple la visioconférence, et en demandant aux Universités de permettre l'accès à leurs réseaux numériques. La réflexion débute aujourd'hui, et la formalisation du partenariat avec les Universités se déroulera pendant l'année 2009-2010. Le référentiel de formation impliquera la mise en place de tutorats et élargira les missions des responsables de stages. “Le tutorat est déjà développé dans le secteur de la santé mentale", mais “il reste des efforts à fournir sur les autres terrains de stages". Les futures études d'infirmier prévoient des stages longs et qualifiants. Or, les étudiants sont déjà nombreux, “si bien que, dans certains domaines, les lieux de stage manquent", constate Christian Camou.

Autre changement : le nouveau référentiel procède d'une approche par compétences et non plus par contenu. Pour Joëlle Kozlowski, vice-présidente du Cefiec, il s'agit-là “d'un véritable changement de paradigme, qui induira le développement d'autres modèles pédagogiques dans les instituts de formation ; il faudra notamment développer un programme par unités d'enseignement, et y inclure une formation à la langue anglaise".

Joëlle Kozlowski évoque l'impact sur les organisations, en interne comme en externe. Elle estime qu'il faudra passer d'une “alternance juxtaposée" à une “alternance intégrative". Les organismes de formation devront aussi “s'acculturer à la logique de nouveaux partenaires, notamment les Régions". Elle prévoit également un impact sur le profil des étudiants et la posture des formateurs. Ceux-ci devront se former pour passer “d'un modèle « transmissif » à un modèle d'accompagnateur et de médiateur". Elle s'inquiète aussi de l'impact budgétaire, “sur lequel nous n'avons à ce jour aucune visibilité".

[(Expérimentations

Les innovations et expérimentations du secteur sont multiples. Le consultant Louis Dubouchet cite plusieurs exemples. La branche sanitaire et sociale à but non lucratif a pris l'initiative d'organiser l'apprentissage et de monter des dispositifs d'accompagnement à la VAE. Les organismes de formation, pour leur part, “ont une forte propension à se regrouper au niveau territorial", note-t-il. Les Opca du secteur, enfin, sont à même de faire du conseil, de l'expertise, de développer des expérimentations et d'insuffler des innovations. “Les Régions peuvent exploiter ce terreau et ce d'autant plus qu'elles sont, aujourd'hui, en confiance avec ce domaine et qu'elles en maîtrisent les aspects méthodologiques", estime le consultant. Il considère que non seulement elles les accompagnent, mais aussi qu'elles prennent de plus en plus l'initiative, dans bien des champs (territorialisation, passerelles) et, en particulier, auprès de l'appareil de formation.)]

Notes   [ + ]

1. Le Comité d'entente des formations infirmières et cadres regroupe 368 structures de formation en soins infirmiers et cadres de santé.