Hommage à Pierre Caspar, par Sandra Enlart

Par - Le 25 novembre 2020.

En fait j'ai peu connu Pierre même si je l'ai « toujours » vu dans divers colloques, rencontres, séminaires, en particulier quand il a publié son livre sur l'investissement intellectuel qui m'avait beaucoup intéressé.  Puis, grâce à la revue Savoirs et au Traité des sciences et techniques, j'ai pu d'avantage discuter avec lui et échanger sur nos projets respectifs. Je ne peux donc ici apporter qu'un témoignage discret mais sincère de la richesse de ces interactions trop rares.

Ce qui m'a toujours frappé chez Pierre était sa capacité d'écoute bienveillante, sa disponibilité à l'autre et son absence de jugement péremptoire, quel que soit son interlocuteur. Même s'il avait des convictions profondes, elles n'étaient jamais présentées de manière écrasante, du haut de ses connaissances pourtant immenses. Je ne l'ai jamais vu autrement que dans le dialogue, le « vrai » ai-je envie de dire, celui qui laisse une place réelle à la parole de l'autre. Pierre nous rendait intelligents parce qu'il nous reconnaissait comme potentiellement tels.

L'autre point qui m'a toujours frappé chez lui était sa disponibilité, sa capacité d'offrir son temps pour aider l'autre à avancer. De nombreuses fois, il m'a ainsi proposé d'échanger sur mes propres questions, sur mes travaux avec une attitude d'intérêt étonnante quand on sait tout ce qu'il avait lui-même produit.  Mais au-delà du fond dont on voit mal ce qu'il aurait pu y trouver, c'était ce soutien même, simplement humain, qu'il avait envie de proposer, en particulier dans les années qui ont suivi sa retraite. Sa douceur et son écoute – encore !- était un vrai cadeau quand je pataugeais dans de pseudo-débats d'où il tirait les quelques questions clés. Même si ces échanges ont été rares, ils restent comme des petites lumières chaleureuses pour moi.