Pierre Caspar. Un Maître. Un Ami.

Par - Le 25 novembre 2020.

Quand je suis rentré dans le monde de la formation professionnelle, Pierre Caspar en était déjà une figure. Nos relations ont donc commencées, lui en magistère et moi en apprenant.

De ce fait je ne me suis jamais senti homologue de Pierre Caspar. Mais disciple. Libre, autonome, créatif peut-être, mais disciple. Il a toujours été une référence: « Que ferait Pierre à ma place? » a souvent été une question préalable dans les décisions essentielles du champ professionnel.

Le fait qu'il ait été pour moi cette référence constante ne m'a jamais gêné dans mes activités mais bien au contraire, permis des initiatives, peut être des audaces, que je n'aurai pas su oser sans son magistère intellectuel et moral... D'ailleurs quand nous avons créé Interface avec Gilles Hauser, Francois Maître et Francois Vidal, ce fut en référence explicite à Quaternaire Éducation, modèle à suivre pour nous dans cette volonté d'associer, dans nos interventions humanisme et rigueur.

 

En 1982 je participais à une formation continue à Paris 1. Pierre y était enseignant et j'eu la chance de pouvoir le choisir comme directeur de Mémoire. Mais, entre-temps il était parti rejoindre le cabinet du Ministre du travail. Il aurait très bien pu se désister de cette charge, somme toute, subalterne. Bien au contraire il a su me donner de son temps (oh combien contraint) et je n'oublierai jamais ces moments qu'il m'accordait dans les salons de son ministère. Rigoureux, créatif, empathique et entièrement disponible dans la durée de nos séances. J'étais admiratif de le voir toujours exact à nos rendez-vous et jamais dérangés pendant notre travail. Mais aussi de savoir, sans concession, s'arrêter quasiment à la minute de l'heure convenue...

 

Quand Pierre Caspar à été nommé à la Chaire de la Formation des Adultes du CNAM nos relations ont évoluées. J'étais devenu un consultant et il me demandait assez régulièrement de venir témoigner de ma pratique dans ses propres enseignements. Les premières fois j'étais moins impressionné de devoir intervenir dans les grands amphis du CNAM que de savoir Pierre Caspar, à côté de moi, se forgeant nécessairement une opinion sur la valeur de mes propos.

Par la suite nous sommes restés dans une relation professionnelle constante qui se bonifiait au fil du temps, Pierre me faisant de plus en plus bénéficier de son amitié et aller ainsi plus loin dans l'échange et l'exigence.

 

Lors de l'écriture de son dernier livre « La formation, hier, aujourd'hui, demain » il m'avait demandé, comme à d'autres, de lui faire des commentaires sur quelques un de ses brouillons de chapitres. Pour m'en remercier (comme si cela était nécessaire!) il m'a offert un exemplaire  broché de ce livre  avec une très belle couverture mi-cuir. Il demeure à une place essentielle dans ma bibliothèque comme témoignage de son amitié mais aussi, parce que son contenu nous demande de regarder par le haut l'histoire et les enjeux de la Formation des Adultes.