Laroche

Le budget de la Région Franche-Comté a été voté en décembre dernier. Quelles seront vos priorités ?

La Région a alloué 111 millions à la formation professionnelle, et un peu moins de 7 millions à l'apprentissage. Ce budget traduit la volonté de la Région de mettre en place un service public régional de la formation qui devrait être effectif pour fin 2012. Nous avons déjà arrêté les critères de service public que nous souhaitons retenir, tel que l'accessibilité (la Franche-Comté étant une zone très rurale), l'individualisation des parcours, la gratuité, l'égalité et l'adaptabilité.
Au sein de ce SPRF, nous aurons deux segments de contenus : d'une part, les savoirs de base et l'accès à une première qualification ; de l'autre, des formations qualifiantes, l'apprentissage et les formations sanitaires et sociales. Ce sont notamment les formations aux compétences de base qui ont augmenté notre budget. Si nous travaillons encore sur le dossier, nous savons déjà que la modalité retenue sera le mandatement par octroi de droits spéciaux. Nous avons un audit qui est en cours de réalisation, et nous avons travaillé avec les Régions Poitou-Charentes, Limousin et Bourgogne afin de ne pas être mis en contentieux.

Où en êtes-vous de l'élaboration de votre C-PRDF ?

Elle a commencé, mais les délais nous semblent vraiment courts, comme pour toutes les Régions de France. Nous ne savons pas encore comment intégrer les partenaires sociaux à l'élaboration du document : soit nous les consultons, soit ils appartiennent au comité de pilotage conduit la Direccte et moi-même et auquel appartiennent la Direction régionale de l'agriculture et de la forêt, l'Université et Pôle emploi. Notre CCREFP ayant été lancé en décembre avec la mise en place de trois groupe de travail, nous avons décidé que ses commissions alimenteraient le C-PRDF. Les groupes de travail travaillent ainsi sur l'orientation des publics, l'adéquation entre le contexte économique et la carte de formation, notamment. De même, nous avons lancé une consultation très large de tous les acteurs de la formation pour le SPRF, nous nous servirons donc des résultats pour l'élaboration du C-PRDF.

Quels sont les chantiers que vous allez mener cette année ?

Nous sommes dans une année de transition, au cours de laquelle nous allons nous pencher sur la question transfrontalière. Il existe deux filières très fortes en Suisse : l'horlogerie, avec Swatch qui compte proposer environ 600 postes au cours de l'année, et la filière sanitaire et sociale. Nous proposerons donc des formations en relation avec ces métiers. La Région a également demandé une saisine du Conseil économique, social et environnemental régional sur la possibilité d'avoir une mixité entre l'alternance et la formation professionnelle. Le Céser a mis en évidence l'importance du tutorat. Il y a également un véritable enjeu à mutualiser les plateaux pédagogiques entre CFA et lycées professionnels. Et nous souhaitons également réguler l'apprentissage et consolider l'ouverture des lycées professionnels. D'ailleurs, nous avons étendu la prime aux employeurs d'apprentis aux collectivités publiques.