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La Semaine du contrat de génération, du 28 septembre au 2 octobre

Par - Le 29 septembre 2015.

Avec un peu plus de 100 000 jeunes et seniors concernés par le contrat de génération à la mi-2015, l'objectif initial des 500 000 contrats en cinq ans (voir notre article) est encore loin. D'où l'incitation à “poursuivre la mobilisation" lancée par le ministère du Travail à l'occasion de la Semaine du contrat de génération (28 septembre au 2 octobre 2015).

Déclinaison de l'accord national interprofessionnel du 19 octobre 2012, le contrat de génération a été instauré par la loi du 1er mars 2013 dans un triple objectif :

 favoriser l'insertion durable des jeunes dans l'emploi ;

 permettre le maintien dans l'emploi voire le recrutement de seniors ;

 organiser la transmission des compétences au sein de l'entreprise.

Actions de “reverse mentoring"

Parce qu'il vise des populations particulièrement touchées par le chômage et promet de répondre à des enjeux forts pour l'entreprise en matière de gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences, le gouvernement continue de promouvoir avec force ce dispositif qu'il juge “structurant dans les entreprises, les groupes et les branches".

Lauréate du Trophée contrat de génération 2014, l'entreprise de transport Guisnel témoigne de la plus-value du dispositif en termes d'organisation. Sa directrice générale, Béatrice Montay souligne ainsi comment la réalisation du diagnostic social, base de la négociation, a permis de clarifier les enjeux posés par la pyramide des âges.

En phase d'expansion, elle se félicite de la mise en place d'actions de “reverse mentoring" (tutorat inversé). Dans un dialogue intergénérationnel conduit sur le poste de travail, seniors transmettent savoir-faire et savoir-être à des jeunes générations, qui apportent en retour leurs connaissances numériques, devenues indispensables avec l'informatisation des chaînes logistiques.

Au-delà des chiffres

Chez Guisnel comme à la MAIF, autre lauréat 2014, les objectifs chiffrés posés par les accords se révèlent vite atteints voire dépassés et, somme toute, relativement peu porteurs de la plus-value du dispositif. Pour ces lauréats comme pour bien d'autres entreprises, la réaction initiale à cette obligation de négociation a d'ailleurs d'abord oscillé entre méfiance et franche hostilité. Olivier Ruthardt, directeur délégué aux ressources humaines de la MAIF, en convient : “L'articulation entre les différents dispositifs est parfois assez scabreuse..."

Pour autant, une fois la logique du contrat de génération comprise, c'est l'enthousiasme qui semble dominer chez les signataires. Ici encore, la transmission entre générations fonctionne à plein, mais ce n'est pas là le seul effet du dispositif. Confrontée à une exigence de service toujours croissante, la MAIF a ainsi profité du contrat de génération pour recruter des étudiants en CDI le samedi et ainsi améliorer sa prestation.

Tous le soulignent, la relance du dialogue social est l'un des points positifs majeurs de l'entrée en négociation autour du contrat de génération. À cet égard, Olivier Ruthardt invite à “ne pas avoir peur d'innover au-delà du dispositif, pour avoir une réponse opérationnelle" aux problématiques de l'entreprise. Il le souligne lui-même, cette innovation n'est pas nécessairement à porter de manière isolée et lui a bénéficié de l'appui de la Direccte, tout comme l'entreprise Guisnel qui n'avait pas hésité à adresser son projet d'accord aux services de l'État.

Citant le rapport Combrexelle, Françoise Buffet renchérit : “L'État, c'est le gendarme en matière de circulation mais pas que, c'est aussi Bison Futé..."

Un bilan difficile à établir

Pour Lionel Lascombes, responsable de l'unité territoriale des Deux-Sèvres à la Direccte Poitou-Charentes, le bilan après deux ans de mise en œuvre reste difficile à produire. En cause, la difficulté à agglomérer les critères retenus par les entreprises et le peu d'empressement de ces dernières à fournir des informations qualitatives.

Une lacune qui pourrait bientôt être comblée avec le projet de confier à l'Afpa une enquête pour conduire des entretiens auprès des directions et des organisations syndicales, signataires ou non.

Revenant sur les axes d'amélioration en conclusion, Hervé Leost, sous-directeur des mutations économiques et de la sécurisation de l'emploi à la DGEFP, résume trois pistes : premièrement, essayer d'élaborer un message simple pour les entreprises et notamment les PME-TPE ; essaimer encore plus les bonnes pratiques en les remontant aux Direccte et à la DGEFP ; enfin, informer, communiquer et sensibiliser, ainsi que cela se fait dans le cadre de la Semaine contrat de génération.

À cet égard, nouvelle ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Myriam El Khomri remettra aujourd'hui les troisièmes Trophées contrat de génération.

Dans l'attente des résultats, lisez notre portrait des lauréats 2014