La mobilité des alternants : deux guides pratiques pour franchir le pas

En France, la mobilité internationale des alternants reste encore limitée, même si elle progresse. À titre de comparaison, seuls 8 % des apprentis bénéficient du programme Erasmus+, contre près d'un étudiant sur quatre à l'université. Zoom sur deux guides pratiques qui pourraient changer la donne.

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Par - Le 12 septembre 2025.

Pour atteindre les objectifs fixés d'ici 2027 – faire partir à l'étranger 10 % des jeunes en alternance – plusieurs outils se mettent en place, parmi lesquels de nouveaux guides pratiques publiés en 2025 par le ministère du Travail. Deux documents de référence viennent en effet d'être publiés par le Ministère du Travail pour accompagner les acteurs de la mobilité : l'un destiné aux entreprises, l'autre aux CFA et organismes de formation. Ces guides visent à sécuriser les parcours des alternants tout en encourageant davantage de séjours en Europe et à l'international. Ils rappellent les avantages pédagogiques et professionnels de la mobilité, mais aussi les démarches administratives et juridiques nécessaires à sa mise en œuvre.

Les employeurs, premiers moteurs de la mobilité

Le guide mobilité employeurs met en avant les bénéfices d'un séjour à l'étranger pour l'entreprise comme pour le jeune. Pour la structure d'accueil, il s'agit d'un levier d'attractivité, d'ouverture internationale et d'amélioration de l'image de marque. Pour l'alternant, l'expérience favorise l'autonomie, l'adaptabilité et les compétences transversales : plus de huit apprentis sur dix déclarent avoir significativement renforcé ces savoir-faire lors d'une mobilité.

Sur le plan juridique, deux statuts sont possibles : la mise à disposition, qui maintient le contrat et la protection sociale en France, ou la mise en veille, qui transfère les conditions d'emploi et de sécurité au pays d'accueil. Dans les deux cas, une convention quadripartite encadre la mobilité, précisant la durée (maximum la moitié du contrat, dans la limite d'un an), les objectifs pédagogiques et les responsabilités de chaque acteur. Depuis 2024, des dérogations simplifient la procédure : l'employeur ou l'organisme de formation à l'étranger n'a plus l'obligation systématique de signer la convention, à condition que des garanties équivalentes soient apportées. Le guide détaille aussi les démarches liées à la couverture sociale : carte européenne d'assurance maladie, régime de détachement ou adhésion à une assurance volontaire hors UE. Côté financement, plusieurs dispositifs sont mobilisables : les opérateurs de compétences (OPCO), Erasmus+, l'Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ), ProTandem ou encore l'Office franco-québécois pour la Jeunesse. Autant de leviers pour réduire le frein financier, souvent identifié comme le principal obstacle au départ.

Les CFA et organismes de formation, garants de l'accompagnement

Le guide mobilité CFA insiste sur le rôle des centres de formation d'apprentis et des organismes de formation, véritables coordinateurs des parcours internationaux. Depuis la loi du 5 septembre 2018, chaque CFA doit désigner un référent mobilité chargé de piloter et de conseiller sur ces projets. Cette fonction vise à structurer la démarche et à garantir la cohérence entre la mobilité et le parcours de certification du jeune.

Le guide rappelle que la convention quadripartite reste obligatoire, mais qu'elle peut désormais être allégée grâce à des accords de partenariat déjà existants entre organismes. Les CFA doivent également anticiper les financements en mobilisant un éventail d'aides similaires à celles des employeurs : OPCO, Erasmus+, dispositifs régionaux ou encore OFAJ et OFQJ. Ils jouent un rôle important dans la reconnaissance des acquis de la mobilité : pour éviter un allongement de la durée de formation, les compétences acquises à l'étranger doivent être intégrées dans le référentiel de certification, voire évaluées directement à l'étranger avec l'accord du certificateur. Enfin, le guide détaille l'accompagnement administratif : démarches de protection sociale, obtention de la CEAM, déclaration du changement de statut de l'alternant, articulation avec le calendrier des examens. En somme, les CFA et organismes de formation ne sont pas seulement facilitateurs, ils sont les garants de l'intégration pédagogique et administrative de l'expérience internationale, condition indispensable pour faire de la mobilité un atout dans l'orientation et l'insertion des jeunes.

Ces deux guides pratiques apportent un cadre opérationnel à l'ensemble des acteurs de la mobilité des alternants. En précisant les avantages, les démarches juridiques et sociales ainsi que les financements mobilisables, ils visent à lever les freins encore existants et à faciliter l'accès des jeunes à une expérience européenne ou internationale intégrée dans leur parcours de formation.

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