Quand les acteurs de la formation échangent en ligne

Par - Le 15 juin 2010.

Très peu visibles voici quelques années, les blogs d'échange entre les acteurs de la formation professionnelle se multiplient. Si certains constituent des espaces d'échange, de réflexion et de proposition, d'autres ont également pour objet de faire connaître l'expertise de leurs initiateurs et de proposer leurs prestations aux visiteurs.

C'est indéniable : les technologies de l'information et de la communication ont pris une place considérable dans nos vies professionnelles. Et pourtant, comme le souligne Adrien Ferro[ 1 ]Responsable du développement du master 2 “Ingénierie de la e-formation" et responsable des formations modulaires “Compétences e-learning" à l'Université Rennes-I. http://blog.univ-rennes1.fr/master-eformation/index.php

Par ailleurs fondateur de l'association Novantura, lieu de réflexions sur les usages du web 2.0 en formation et professionnalisation. www.novantura.com , spécialiste des usages des ces technologie en formation, “force est de constater que l'idée de travailler et apprendre à partir d'outils valorisés par les usages informels du web n'a pas encore fait recette en France".

Certes, insiste-t-il, “ça et là, des expériences commencent à se sédimenter, notamment celles visant de jeunes cadres, la fameuse génération “Y"[ 2 ]Personnes nées entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1990. L'expression provient de la génération précédente, surnommée génération “X" (pour “sans repères"). , habituée aux usages technologiques en réseau en dehors du travail, et qui s'attend à trouver les mêmes environnements une fois embauchée". Mais, s'interroge-t-il, “que dire de la compréhension du phénomène par les responsables de formation, les services formations des entreprises, les organismes de formation ?" Il est clair que “la plupart de ceux qui utilisent les blogs communiquent surtout sur... ce qu'ils font", observe Adrien Ferro, qui cite notamment les acteurs de la formation ouverte et à distance qui ouvrent des espaces pour informer sur leurs activités, ainsi que ceux de la formation en langues étrangères.

Parallèlement, Pierre Hébrard, qui a mis en place le site d'échange “Translaboration.fr", pointe le paradoxe : “Dans notre pays, nous continuons de travailler dans la formation professionnelle avec des supports traditionnels. Malgré le discours de plus en plus abondant sur l'utilisation des technologies dans ce domaine !"

Mais pour Mathilde Bourdat, responsable de l'offre de la Cegos, qui travaille sur le sujet avec Laurent Reich, responsable du pôle Management de la formation du même groupe, “le nombre de blogs et de sites d'échange entre les acteurs de la formation n'est pas aussi négligeable qu'on peut le croire. Nous sommes nombreux à nous retrouver sur la toile, à communiquer et à échanger sur nos pratiques. Le manque de visibilité de ces outils peut s'expliquer par le fait que la plupart ne font pas trop de publicité. Pourtant, ils sont de bonne qualité". Et d'énumérer les blogs de partage de savoir (“Apprendre 2.0", de Patrick Giroux), de pédagogie à distance (“Thot"), de professeurs d'Université, de prestataires ou institutionnels.

“La plupart de ces blogs migrent maintenant sur les réseaux sociaux, surtout Facebook", constate Adrien Ferro, qui a fondé l'association Novantura précisément pour “aider les responsables de formation et les organisations formatives, à travers outils et usages du web 2.0, à transformer leur propre travail". Et Novantura est désormais active sur Facebook.

3.

Notes   [ + ]

1. Responsable du développement du master 2 “Ingénierie de la e-formation" et responsable des formations modulaires “Compétences e-learning" à l'Université Rennes-I. http://blog.univ-rennes1.fr/master-eformation/index.php

Par ailleurs fondateur de l'association Novantura, lieu de réflexions sur les usages du web 2.0 en formation et professionnalisation. www.novantura.com

2. Personnes nées entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1990. L'expression provient de la génération précédente, surnommée génération “X" (pour “sans repères").