Pas de chômage pour les bouchers-charcutiers-traiteurs
Par Nicolas Deguerry - Le 16 septembre 2009.
Élever le niveau des candidats et attirer davantage de monde, tel est le double objectif de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT).
“Près de 5 000 apprentis sont actuellement en formation dans nos entreprises et c'est nettement insuffisant, on pourrait doubler les effectifs", assure Ayane Baldert, responsable formation à la CFBCT. Si le CAP “Boucher" reste la voie d'entrée au poste de “boucher préparateur qualifié" pour huit apprentis sur dix, “le fait est qu'il ne fait pas rêver les parents", admet-il. D'où les espoirs que la profession place dans son nouveau diplôme, le bac pro “Boucher charcutier traiteur", élaboré en étroite collaboration avec l'Éducation nationale.
Accessible dès cette rentrée aux élèves de 3e, le bac pro vise à “permettre aux jeunes de se projeter de manière plus positive dans l'avenir, à la fois dans un métier et dans un diplôme de niveau bac", précise le responsable formation de la CFBCT. “Ce que nous cherchons aussi, ajoute-t-il, c'est de parvenir à accueillir un autre public que celui que nous avons actuellement ; il nous faut donner des éléments qui permettent à l'Éducation nationale de regarder autrement notre secteur et amener le public à cesser de considérer que “La voie professionnelle, c'est pour les nuls", pour reprendre le titre d'un récent article du Monde[ 1 ] “12 idées reçues sur l'école", Le Monde, édition du 2 septembre 2009, http://tinyurl.com/mm2fm8. qui appelait en conclusion à ce que “l'orientation vers cette voie ne se fasse plus par défaut, en fonction des incompétences de l'élève, mais de ses aspirations"".
Perçue comme une réponse au problème d'attractivité du secteur, le bac pro devrait faire l'objet d'une campagne de communication courant 2009-2010.
“L'effet crise peut être bénéfique pour le secteur de l'artisanat, estime Ayane Baldert. La notion d'ascenseur social fonctionne bien chez nous et la qualité de vie est réelle, ce qui nous permet d'attirer un taux croissant d'adultes qui souhaitent rentrer dans la profession, qu'ils soient en reconversion, en fin d'études ou, tout simplement, à la recherche d'un emploi ; ce sont généralement des personnes motivées qui ont pour finalité, au bout de cinq à sept ans, de reprendre leur propre boucherie artisanale, projet extrêmement important pour nous compte tenu des très nombreux départs à la retraite à venir
Notre École nationale supérieure des métiers de la viande leur propose dans le cadre de l'alternance un CQP “Technicien boucher" et un CQP “Vendeur(se) qualifié(e)", que l'on obtient en un an dans le cadre de contrats de professionnalisation." Apprentissage ou professionnalisation, le responsable formation de la CFBCT plébiscite cette modalité qui présente l'avantage de s'incarner dans un contrat de travail, le plus sûr moyen selon lui de “formaliser l'engagement mutuel entre les deux parties", et qui donne de biens meilleurs résultats d'insertion que le statut de stagiaire de la formation professionnelle continue.
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Notes
1. | ↑ | “12 idées reçues sur l'école", Le Monde, édition du 2 septembre 2009, http://tinyurl.com/mm2fm8 |