“Métiers porteurs" en Auvergne
Par Nicolas Deguerry - Le 16 septembre 2011.
Déjà dotée d'une campagne de communication misant sur l'humour pour promouvoir l'installation sur son territoire, la Région Auvergne sait faire valoir ses atouts. Exemple avec le projet Graines d'emplois, qui mobilise depuis la mi-janvier 2011 l'ensemble des acteurs institutionnels, privés et grand public.
Le travail de prospective a été organisé en trois thématiques. Tout d'abord, le “fort potentiel de développement" de la filière innovation : économie verte, numérique, nutrition et santé, matériaux nouveaux, services à valeur ajoutée aux entreprises. Ensuite, les “mutations à anticiper" pour la filière classique : industrie, transports et logistique, BTP, agriculture et filière bois. Enfin, les “secteurs en croissance" avec la filière de proximité (services à la personne, culture, sports et loisirs, commerce de détail, tourisme).
Selon le président René Souchon, qui s'exprimait en juin dernier au forum Graines d'emplois, il ne s'agit donc pas seulement de repérer ce qui fonctionne aujourd'hui, mais bien d'identifier les sources de développement durable pour le territoire : “Les emplois de demain, ce sont ceux autour desquels se créeront de nouvelles activités, ceux autour desquels se développeront et se transformeront les entreprises, ceux autour desquels apparaîtront de nouvelles pratiques sociétales."
[(EXEMPLES DE “MÉTIERS PORTEURS" Les métiers de l'économie verte et liée à la santé, par exemple : chargé de valorisation des déchets, de recyclage, de collecte de certaines matières, analyste des liens entre les nouveaux matériaux et la santé ;
les métiers de la recherche, de l'innovation et de la “différenciation des activités" des entreprises, par exemple : chargé de relations entreprise-laboratoires, concepteur de produits associant divers matériaux (bois, polymères, etc.) ;
les métiers de la performance industrielle des entreprises et de la qualité dans les produits et les process industriels, par exemple : roboticien, etc. ;
les métiers destinés à mutualiser les ressources entre entreprises, afin d'obtenir une taille critique nécessaire sur les marchés, par exemple : ingénieur de projet collaboratif, etc. ;
les métiers destinés à influencer ou à mieux maîtriser la réglementation, par exemple : spécialiste de la veille commerciale et règlementaire, etc. ;
les nouveaux métiers permettant la présence de davantage de services de proximité sur les territoires, par exemple : animateurs polyvalents (culture, sports, loisirs) sur un même territoire, etc. )]
Parmi les propositions d'actions issues du projet Graines d'emplois, le renforcement de l'attractivité de la Région par le lancement d'un fonds d'investissement et la création d'un appel à projets national destiné à favoriser l'implantation durable d'entreprises innovantes. Mais aussi, notamment, la création (dans le cadre du CPRDF) d'une “nouvelle offre de formation aux métiers de la rééducation" impliquant la création d'une école d'ergothérapie. Quant à la sécurisation de la filière classique, elle passe par exemple par une mobilisation accrue du “fonds d'intervention formation" pour permettre aux entreprises “d'anticiper au mieux l'adaptation des compétences de leurs salariés", ou encore par une modernisation de l'agriculture.
À noter également, la proposition d'actions transversales, comme la création d'un “incubateur de formations, véritable laboratoire de la formation professionnelle", présenté comme “un espace de collaboration avec les prestataires de la FPC pour innover toujours plus, accompagner les nouveaux contenus de formation, mettre en œuvre des réponses pédagogiques concrètes pour renforcer les capacités des stagiaires en lien avec le savoir-faire, renforcer l'accès à la formation de tous", notamment via la formation ouverte et à distance.
[(UN PÔLE DE FORMATION AÉRONAUTIQUERené Souchon a confirmé la création d'un pôle de formation aux métiers de l'aéronautique, qui ouvrira ses portes à Aulnat à la rentrée 2013. Il regroupera les ateliers nécessaires aux formations aéronautiques existantes et développera parallèlement une offre de formation continue. )]
Sensible à l'argument du “développement vert", l'Auvergne est potentiellement intéressée par des chargés hygiène sécurité environnement (HSE). Accessible de bac + 2 à bac + 5, la fonction vise à réduire l'impact de l'activité industrielle sur l'environnement, mais aussi les risques d'accidents du travail, de maladies professionnelles, de nuisances sonores au sein de l'entreprise. Au-delà de l'Auvergne, le marché de l'emploi est particulièrement porteur dans le secteur de la santé et de la sécurité des employés (entreprises industrielles, agricoles et du BTP, mais aussi hôpitaux et entreprises de transport) et dans celui des organismes de contrôle. )]