Alexandre Schajer, président du réseau des Écoles de la deuxième chance
Par Nicolas Deguerry - Le 01 août 2012.
Reconduit à la tête du réseau É2C France lors de l'assemblée générale annuelle des Écoles de la deuxième chance qui s'est tenue le 28 juin dernier à Clermont-Ferrand, Alexandre Schajer se fixe trois chantiers prioritaires : assurer la pérennité du réseau, obtenir la reconnaissance de l'attestation de compétences acquises et engager une démarche d'évaluation.
Présentes dans dix-huit régions de métropole et quatre Dom-Tom, les 105 Écoles de la deuxième chance accueillent actuellement près de 13 000 élèves, pour l'essentiel adressés par les Missions locales et pour un quart issus du “bouche-à-oreille" et du relais des associations locales. Si le chiffre peut paraître relativement réduit au regard des 150 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans qualification, Alexandre Schajer nous rappelle que les É2C n'ont pas pour ambition de s'adresser à l'ensemble de ces jeunes : “Les jeunes reçus dans nos écoles ont 20 ans d'âge moyen, il ne s'agit donc pas de jeunes décrocheurs de 16 ans mais d'individus qui ont déjà galéré et sont dans des situations sociales et comportementales très complexes." Alors que le réseau a connu environ 40 % de croissance annuelle ces trois dernières années, Alexandre Schajer mentionne l'impact de l'intervention financière de l'État depuis 2009, “en complément des Régions qui restent les principaux financeurs", et préfère souligner que “le réseau s'est multiplié par dix en huit ans depuis sa création en 2004", tant en termes d'écoles que d'élèves accueillis.
Détaillant pour L'Inffo ses ambitions de président réélu, Alexandre Schajer commence par évoquer la nécessité de pérenniser le dispositif, voire de l'étendre à hauteur des 20 000 jeunes qui constituent peu ou prou la cible potentielle du réseau É2C. Deux conditions à cela : premièrement, compléter le “maillage territorial" en intégrant les quatre régions qui manquent aujourd'hui à l'appel [ 1 ]Aquitaine, Limousin, Haute et Basse-Normandie. et en déployant davantage de sites dans certaines autres [ 2 ]À l'instar des Pays de la Loire où n'a pour l'instant été ouvert qu'un seul site, à Nantes. ; deuxièmement, œuvrer auprès de l'État dans le sens de “nouvelles orientations en termes de perspectives d'évolution du réseau et de financements".
Autre ambition, “plus complexe" selon le président du réseau É2C : “Obtenir une reconnaissance nationale de l'attestation de compétences acquises que nous délivrons, ce qui n'est pas simple dans la mesure où il ne s'agit pas d'un diplôme qui valide un niveau identique pour tous." [ 3 ]L'attestation de compétences acquises délivrée par les É2C est un document individuel qui témoigne des compétences acquises par le jeune pendant son parcours, aussi bien en matière de savoirs de base que de compétences comportementales et socioprofessionnelles, ou encore de premiers gestes professionnels.
Le troisième chantier, “déjà ouvert", vise lui à “mieux évaluer ce qui se passe deux à quatre ans après le passage en É2C, autrement dit à pouvoir mieux connaître la durabilité d'insertion dans l'emploi et la durabilité d'intégration dans la société". Et de conclure : “C'est lourd car c'est un dossier d'évaluation que l'on aimerait national et sur l'ensemble du réseau, mais c'est important car s'il n'y a pas de durabilité, c'est que l'on n'a pas servi à grand-chose…"
Alexandre Schajer est également directeur général du Centre Alfor, établissement de formation en alternance à Châlons-en-Champagne, regroupant le CFA Interpro de la Marne, l'École de la deuxième chance Champagne-Ardenne et Logistere. Il est aussi directeur exécutif de la Fédération des CFA Interpro de la Marne et vice-président de l'association É2C Europe.
Notes
1. | ↑ | Aquitaine, Limousin, Haute et Basse-Normandie. |
2. | ↑ | À l'instar des Pays de la Loire où n'a pour l'instant été ouvert qu'un seul site, à Nantes. |
3. | ↑ | L'attestation de compétences acquises délivrée par les É2C est un document individuel qui témoigne des compétences acquises par le jeune pendant son parcours, aussi bien en matière de savoirs de base que de compétences comportementales et socioprofessionnelles, ou encore de premiers gestes professionnels. |