Lors des 2es Rencontres inter-Régions sur l’orientation au siège de la Région Île-de-France, le 4 octobre 2023.

Les Régions veulent plus de compétences en matière d'orientation

Les Régions souhaitent une compétence pleine et entière en matière d'orientation, ont répété François Bonneau, président de Centre-Val de Loire et Othman Nasrou, vice-président Île-de-France, à l'occasion des 2es rencontres inter-régions sur l'orientation au siège de la région Île-de-France, mercredi 4 octobre 2023.

Par - Le 05 octobre 2023.

Cette revendication n'est pas nouvelle et elle vient, selon les acteurs de la table ronde « quelle place pour les Régions dans l'écosystème de l'orientation ? », confirmer la place centrale des régions dans la mise en place « d'un service public transversal de l'orientation ». François Bonneau, également président de la commission éducation orientation, formation, emploi de Régions de France, plaide pour un renforcement de ce service, ancré dans un « continuum éducatif ». Les régions ont une visibilité sur le territoire, les métiers en tension, le manque de main-d'œuvre et les besoins économiques et elles sont à même de permettre aux jeunes de trouver leurs voies.

Logique adéquationniste

Et cela, hors d'une logique adéquationniste qu'on leur reproche trop souvent, estime François Bonneau. Mais en lien avec leurs partenaires : l'Éducation nationale, pour organiser de manière souple des rencontres « ancrées dans la réalité des métiers », les entreprises de leurs bassins d'emploi et les professionnels de l'orientation qu'elles ont dû recruter. Depuis 2018, et la réforme qui leur a confié un rôle de « chef de file » en matière d'orientation, elles se sont engagées : 88 % d'entre elles disposent d'un vice-président en charge de l'orientation et 28,6 ETP, en moyenne, sont dédiés à cette question.

Du réel et des partenariats

« La politique de l'orientation a été trop longtemps déconnectée des réalités de l'emploi », estime Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France. Pour « faire mieux et plus » pour les quelque 1 million de jeunes Neet [Ni en emploi ni en formation.] en France et 270 000 en Île-de-France, la région déploie une armada de dispositifs : nouvelle agence Oriane, dont la gouvernance laisse une place importante aux entreprises, nouveau bus de l'orientation qui se rendra « sur les parvis des collèges, des lycées, dans les quartiers populaires, les villages les plus isolées de la ruralité francilienne », plateforme d'annonces pour les stages de 3e (6 000 offres cette année, 20 000 l'année prochaine), « battle » de l'orientation et de l'insertion dans les QPV pendant un an…

« Nous souhaitons aller plus loin », martèle Othman Nasrou, qui explique avoir mis des indicateurs de résultats pour les dispositifs comme les Espaces dynamiques d'insertion et les missions locales. « Je crois que l'orientation est vraiment une compétence que l'État serait bien inspirée de laisser davantage à la région », plaide-t-il. « Le sujet est immense et il nous concerne tous collectivement : entreprises, collectivités, employeurs, Pôle emploi, services de l'État, éducation nationale. La région a un rôle d'assemblier, mais doit travailler main dans la main avec vous toutes et tous qui êtes là ». Une logique partenariale que revendique également François Bonneau : « Faisons ensemble ! ».