La délégation sénatoriale aux entreprises organisait le 2 mars 2023 une table ronde sur les pénuries de compétences et les tensions de recrutement.

Pôle emploi privilégie l'approche de recrutement par les compétences 

Lors d'une table-ronde le 2 mars, les sénateurs ont questionné les représentants de Pôle emploi, de France compétences et de l'enseignement professionnel, sur les mesures prises, en matière de formation notamment, pour résorber les difficultés de recrutement.

Par - Le 06 mars 2023.

La mission sénatoriale « Formation, compétences et attractivité », lors d'une table-ronde consacrée aux difficultés de recrutements et aux pénuries de compétences, a pu questionner les représentants de la politique emploi-formation du gouvernement et leur faire part de ses remontées de terrain.

Recrutement par les compétences

Pôle emploi a présenté les actions mises en œuvre pour répondre aux difficultés de recrutement. Notamment le plan « vivier de recrutements » qui cible trois secteurs en difficulté (hôtellerie-cafés-restaurants, santé et transports) : « Chaque agence constitue un vivier de candidats disponibles, intéressés et compétents moyennant une adaptation rapide au poste. Cela produit déjà des effets, et on va l'élargir aux métiers de l'industrie », explique Paul Bazin, directeur général adjoint en charge de l'offre de services.

Pôle emploi a créé un outil pour « identifier les compétences d'un candidat », et va sortir un nouveau référentiel des métiers et compétences, permettant de « faire des suggestions de métiers sur la base des compétences des demandeurs d'emploi », ajoute Paul Bazin.

Sur le volet formation, Pôle emploi a notamment financé « 100 000 préparations opérationnelles à l'emploi (POE) en 2022 », et continue à développer l'approche de recrutement par les compétences. « On développe depuis quelques mois des actions de formation en situation de travail, et on organise des immersions professionnelles, qui permettent à l'employeur de voir la personne au travail, et donnent lieu à 70% de retour à l'emploi », complète Paul Bazin.

Accessibilité et adéquation des formations

Sur les problématiques d'accessibilité des formations, France compétences a souligné que « la réforme n'a pas tué les CFA de proximité », et que le nombre de CFA étant passé de 1500 à 3000, dont 111 CFA d'entreprises, « le maillage territorial de l'offre a été renforcé ». Le ministère de l'éducation nationale a rappelé que la réforme en cours de l'enseignement professionnel doit aussi remodeler « les cartes des formations », en adaptant l'offre « au plus près des besoins des territoires ».

Interrogée sur « l'inadéquation des formations » aux besoins des entreprises, France compétences a rappelé qu'il est possible de créer de nouvelles certifications « selon des procédures accélérées pour les métiers émergents ou en particulière évolution ».

Apprentissage

Une question a porté sur « l'effet d'aubaine » de la réforme de l'apprentissage pour « les formations privées du supérieur », et sur « la qualité de ces formations ». « A France compétences on analyse les coûts de tous les CFA et les marges qu'ils dégagent, si la marge est importante sans investissements par ailleurs, pour du 100% distanciel par exemple, ça peut interroger. Nous sommes très attentifs à ces enjeux », assure Hugues de Balathier, directeur général adjoint. Ajoutant que « des contrôles sur les pratiques commerciales de ces établissements » sont aussi effectués par la direction générale de la concurrence.