« A la vie, à la mort » : récit d'une formation à un métier pas comme les autres

Adriana a 18 ans, Calypso 20 et Camille 22. Toutes trois sont apprenties du CFA de la maison familiale et rurale (MFR) La Louisière aux Herbiers, en Vendée, où elles préparent le titre professionnel « conseiller funéraire et assimilé ». Le documentaire « A la vie, à la mort », réalisé par Antoine Dabin et diffusé le 4 décembre sur france.tv ^{[ 1 ]}Documentaire Ici Pays de la Loire à voir sur la plateforme france.tv, le jeudi 4 décembre en 2è partie de soirée et les 5, 9 et 18 décembre à 9h30 sur France 3., suit leur quotidien entre salles de classe et funérariums. Au fil des mois, on y découvre l'apprentissage et les spécificités d'un métier souvent méconnu.

Des connaissances théoriques et pratiques

Tout au long de leur formation, ce sont des compétences variées que les trois jeunes femmes vont devoir assimiler. Elles portent sur la réglementation spécifique encadrant leur domaine : les démarches administratives à réaliser, les obligations liées aux cercueils et aux urnes funéraires... Les prestations relatives aux obsèques sont un autre champ de connaissance qu'elles vont apprendre à maîtriser, notamment en organisant un « salon du funéraire » au sein de leur établissement.

Mais le plus complexe est sans doute l'accompagnement des personnes endeuillées. Le premier entretien avec la famille est très attendu, et un peu redouté. On découvre pendant le documentaire comment celui-ci est minutieusement répété avec le maître d'apprentissage. Jusqu'à ce que vienne le jour où l'on peut enfin le réaliser « en vrai ».

Une profession exigeante

Certains moments viennent aussi rappeler que le métier de conseiller funéraire n'est pas tout à fait comme les autres. C'est le cas de ce passage où un formateur vient expliquer en classe aux élèves que celles-ci doivent se forger une carapace et « garder des moments liés à la vie », pour pouvoir l'exercer dans la durée. Il y a aussi ce malaise de l'une des apprenties venue assister à des soins de thanatopraxie, mais qui y réalise à cette occasion leur importance.

C'est aussi une profession qui amène à se confronter au « tabou » de la mort et qui demande à être expliquée, en premier lieu à ses proches et à sa famille. Le récit montre comment ceux-ci ne sont d'abord pas forcément à l'aise avec cette vocation. Et pourtant, « c'est un métier où on a le droit de rigoler » rappelle l'une des jeunes femmes. Et si l'histoire se conclut par des larmes, ce sont celles de la joie d'avoir décroché -haut la main- un diplôme amplement mérité.