Christopher Sullivan, président des Acteurs de la compétence, directeur général d’ICDL France. © Les Acteurs de la compétence – Julien Cresp
Le temps complet progresse dans la branche des organismes de formation
Point notable du nouveau Panorama de la branche des organismes de formation : le temps complet a gagné 7 points depuis 2019. Le CDI progresse lui aussi, d'un point entre 2022 et 2023. Quant à l'écart salarial entre les femmes et les hommes, il se réduit de deux points en un an.
Par Valérie Grasset-Morel - Le 31 octobre 2025.
Malgré les profondes mutations qu'il traverse, le secteur des organismes de formation conserve toute sa vitalité. Entre 2021 et 2022, le nombre d'entreprises (11.249) a progressé de 3 % et celui des établissements (13.409) de 4 %, prolongeant une tendance à la hausse constatée depuis plusieurs années, selon le Panorama social et économique de la branche des organismes de formation publié le 27 octobre par la Fédération Les Acteurs de la Compétence.
La répartition géographique reste stable : l'Île-de-France concentre plus de 28 % des entreprises et établissements de la branche, suivie par l'Auvergne-Rhône-Alpes (13 %), l'Occitanie (10 %) et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (10 %).
Une prédominance de petites structures
Le tissu économique du secteur reste largement constitué de petites entités, puisque trois quarts d'entre elles comptent moins de 10 salariés, et moins de 4 % dépassent les 50 salariés.
Les organismes se concentrent principalement sur trois domaines : le développement des compétences (25 %), les métiers de la santé, du social et de la sécurité (19 %), ainsi que le commerce, marketing et finance (13 %). Ces activités représentent plus de la moitié de l'offre de formation, une répartition stable par rapport à l'année précédente.
Un chiffre d'affaires variable en fonction de la taille…
Le chiffre d'affaires (CA) reste très dépendant de la taille des structures. Les entreprises de moins de trois salariés affichent un CA inférieur à 0,2 M€ dans 74 % des cas, tandis que 61 % des structures de trois salariés et plus dépassent les 0,5 M€. Globalement, 64 % des organismes déclarent un CA inférieur à 0,5 M€, une part en baisse de 8 points par rapport à 2022.
Les cinq principaux domaines d'activité concentrent 80 % du chiffre d'affaires total, dominés par le développement des compétences et le secteur santé-social-sécurité (52 %). Le premier recule toutefois de 6 points sur un an. Autre évolution notable : les formations intra-entreprises deviennent majoritaires, leur part dans le CA ayant augmenté de 14 points et dépassé les activités inter-entreprises.
… et qui provient surtout de la formation des salariés
Plus de la moitié du chiffre d'affaires provient de la formation de salariés (+16 points par rapport à 2022), tandis que les jeunes en formation initiale (15 %) et les demandeurs d'emploi (17 %) restent des publics importants. Le présentiel demeure dominant, représentant 87 % du CA, contre 13 % pour les formations à distance (visio-conférence et téléphone).
Un secteur fortement féminisé
La branche des organismes de formation totalise 94.092 emplois, soit une hausse de 2 % en un an. Les effectifs se répartissent à 51 % dans la filière formation, accompagnement et ingénierie, 37 % dans les fonctions supports (en hausse d'un point) et 11 % dans la filière développement.
Les femmes sont largement majoritaires (63 %), et 68 % des salariés travaillent en CDI (+1 point entre 2022 et 2023). La proportion de femmes en CDI est plus élevée que celle des hommes (70 % contre 66 %). De plus, 73 % des salariés occupent un emploi à temps plein, soit 7 points de plus qu'en 2019.
Des écarts de rémunération encore présents mais en diminution
La rémunération horaire brute moyenne des femmes a progressé de 18,25 € à 18,57 €, tandis que celle des hommes a reculé de 20,98 € à 19,92 €. L'écart de rémunération entre les sexes s'établit à 7,27 %, mais s'est réduit de deux points en un an.
La rémunération plus faible des femmes s'explique en partie par leur forte présence dans les fonctions supports, généralement moins rémunérées.
À noter : 15 % des organismes ont formalisé une politique d'égalité professionnelle, et 41 % mettent en œuvre des actions concrètes, un taux qui monte à 62 % dans les entreprises de 50 salariés et plus.
Consulter le Panorama de la branche des organismes de formation.



