Une « conférence permanente des organismes de formation » pour préparer 2027

Peser sur la réflexion à long terme, corriger le projet de loi de finances 2026, maintenir le financement du bilan de compétences par le compte personnel de formation… Tels sont les objectifs majeurs de la toute nouvelle conférence permanente des organismes de formation (CPOF), qui s'est déroulée les 27 et 28 octobre.

 

Par - Le 30 octobre 2025.

« Instance de dialogue, de propositions et de plaidoyer ». Cette conférence permanente, initiative lancée par le Synofdes (Syndicat national des organismes de formation) et la Fédération nationale des unions régionales des organismes de formation (Furof) portera « une voix humaniste » et ambitionne de faire de la formation professionnelle « une véritable priorité politique, un investissement central et durable pour l'économie et la société », a introduit sa présidente Pascale Gérard (ancienne vice-présidente chargée de la formation de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, ancienne directrice de l'insertion sociale à l'Afpa) lors du lancement national de la CPOF, les 27 et 28 octobre 2025 à Paris.

Manque de doctrine

Selon elle, depuis plus de 10 ans, « aucun parti politique » n'a émis une doctrine nouvelle sur les enjeux de la formation professionnelle, hormis des logiques d'économies. Or il y a urgence à penser la formation professionnelle du futur pour répondre aux défis économiques et écologiques : « Il faut parler aux décideurs politiques et aux citoyens. La quasi intégralité des parlementaires ne saisit pas l'importance de la formation pour le pays : il faut préparer 2027».

Casser la machine

La CPOF alerte sur au moins trois sujets. Premièrement : la baisse prévue dans le projet de loi de finances 2026 du budget pour la formation des personnes les plus éloignées de l'emploi, chiffrée par Muriel Pécassou, vice présidente déléguée du Synofdes, à « -48 % ». Beaucoup d'argent a été investi depuis 2018 [la loi « avenir professionnel », dernière réforme d'envergure dans le champ de la formation professionnelle, a été promulguée le 5 septembre 2018], affirme-t-elle, et aujourd'hui la baisse prévue est énorme : « on risque de casser la machine et les savoirs faire, et d'avoir investi depuis 2018 en pure perte ».

Bons de commande non signés

Deuxième sujet : les attitudes des régions. « Elles n'assument pas leurs responsabilité », déclare Jeanine Chapot, présidente de la fédération des Urof. Selon elle, non seulement, les budgets sont en baisse mais en plus « les choix techniques et politiques sont discutables ». Exemple, les régions lancent des appels d'offres pour former les publics éloignés de l'emploi, mais une fois attribuées refusent de signer les bons de commande pour que la formation devienne réellement opérationnelle, or celle ci demande des investissements de la part des prestataires.

Bilan de compétences sacrifié

Enfin, troisième sujet brûlant : la fin prévue dans l'article 81 du PLF 2026 de la prise en charge du bilan de compétences par le compte personnel de formation. Cela va être une catastrophe pour l'appareil de formation, assure Gérald Maury, vice président de la fédération nationale des Centres interprofessionnels de bilan de compétences. « La réforme de 2018 a oublié les prestataires, et aujourd'hui est le moment les plus dur depuis 35 ans », résume Jeanine Chapot.