Alexandre Schajer (E2C) © Christophe Manquillet

Les Écoles de la deuxième chance misent plus que jamais sur le numérique

Grâce à la modernisation de leurs outils pédagogiques amorcée avant la crise sanitaire, les Écoles de la deuxième chance ont pu maintenir l'essentiel de leurs activités de formation et d'accompagnement en 2020. Ce virage vers le digital va s'accélérer au cours des prochains mois, explique Alexandre Schajer, le président du réseau.

Par - Le 19 mai 2021.

Malgré l'arrêt des activités en présentiel pendant deux mois en 2020 et l'impact des mesures sanitaires qui ont suivi, les Écoles de la deuxième chance (E2C) ont réussi à maintenir le contact avec 90% des jeunes et à leur dispenser un accompagnement de qualité tout au long de l'année. Seul bémol : malgré un rattrapage après le premier confinement, le nombre d'entrées en formation a chuté de 18 % comparé à 2019, selon le bilan 2020 publié en avril. Mais, pour les jeunes qui avaient débuté leur parcours avant la crise sanitaire, le taux de sortie positive est resté à un bon niveau : 60 % contre 63 % en 2019. Autre fait marquant : la part des stagiaires mineurs a augmenté pour atteindre les 22% du fait de l'entrée en vigueur de l'obligation de formation pour les 16-18 ans. Un phénomène qui contribue, en plus des mesures gouvernementales en faveur de l'alternance, à une augmentation du nombre de jeunes qui s'orientent vers l'apprentissage à l'issue de leur parcours (+48%).

Des spécificités favorables à la continuité pédagogique

Ces bons résultats, malgré l'environnement dégradé par la crise sanitaire, sont à mettre sur le compte de deux spécificités du réseau selon son président. « Chaque stagiaire est suivi par un formateur référent. Cela permet de créer un lien fort avec les jeunes et de suivre leur progression tout au long de leur parcours », explique Alexandre Schajer. D'autre part, le réseau avait un temps d'avance en matière de digital. « Les formateurs et les stagiaires avaient déjà l'habitude de travailler avec des outils informatiques », précise-t-il. La mobilisation des équipes et l'intensification des usages du numérique ont fait le reste. Le déploiement de solutions digitales s'est accéléré en 2020. Un mouvement qui va encore s'amplifier à l'avenir.

Adopter de nouvelles pratiques

Le réseau va ainsi se doter d'une plateforme facilitant la montée en compétences et les échanges de bonnes pratiques entre les équipes. Objectif : « Leur fournir de nouveaux outils pédagogiques facilitant la mise en place de solutions hybrides et les aider à faire évoluer leurs méthodes de travail et leur posture de formateurs », détaille Alexandre Schajer. Le réseau va par ailleurs développer un jeu pédagogique destiné à valoriser les compétences des jeunes sans qualification. Ce projet qui doit aboutir en 2022 est soutenu financièrement par la Fondation d'entreprise de la Française des jeux.

Renforcement du maillage territorial

L'année 2021 sera aussi marquée par la création de nouvelles écoles au sein du réseau qui compte déjà 135 sites. Une dizaine de projets sont en cours dont certains ont été retardés par la crise sanitaire. Engagé en 2020, le déploiement de la certification Qualiopi va également se poursuivre tout au long de l'année. Le réseau a adapté son processus qualité aux exigences de la loi Avenir professionnel et a été reconnu instance labellisante par France compétences en décembre 2019. Un statut qui lui permet de délivrer la certification Qualiopi en complément du label E2C.