Michel

Clézio

Par - Le 31 mars 2008.

Michel Clézio est, depuis janvier dernier, président de la Fédération nationale des Unions régionales des organismes de formation (Urof). Précédemment secrétaire de la Fédération et président de l'Urof Pays de la Loire, il succède à Roland Bourglan, qui a fédéré les Urof. Le
nouveau président, qui entend inscrire son mandat dans la continuité des actions initiées par son prédécesseur, s'est fixé quatre priorités. Partant du constat que “le Code des marchés publics n'est pas le bon instrument d'achat pour les financeurs publics en matière de formation et d'insertion des demandeurs d'emploi", Michel Clézio souhaite, “en application du protocole sur ce sujet annexé au traité de Lisbonne, faire reconnaître la formation professionnelle de ces publics comme un service social d'intérêt général" (SSIG). Car, insiste-t-il, “la formation et l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi sont des éléments déterminants de cohésion sociale, et doivent être fondées sur l'universalité de l'accès à des dispositifs gratuits ou quasi gratuits. Dans cette perspective, la Fédération organise à Marseille cet été, en collaboration avec la Région Paca et l'Association des Régions de France, un colloque sur le thème “La formation professionnelle, un service social d'intérêt général".

Le président de la Fédération des Urof, qui n'est pas très éloigné des conclusions, dans leurs grandes lignes, de la mission sénatoriale sur la formation professionnelle, approuve la volonté de simplification du paysage des institutions et du financement de la formation professionnelle, qui doit notamment confirmer la compétence centrale de la Région en matière de formation et d'accompagnement vers l'emploi.
La Fédération des Urof note, cependant, la difficulté à faire identifier (par les institutions de la formation) l'action des organismes de formation et de promotion sociale à but non lucratif, qui interviennent de longue date sur l'ensemble des dispositifs publics et y ont développé des capacités d'innovation, de création et d'adaptation – lesquelles,
“pour n'être pas présentées à grand renfort de moyens dans les médias, sont tout à fait considérables". Ce sera la troisième priorité du nouveau président que de montrer l'importance des atteintes en profondeur
à la cohésion sociale générées par des décisions politiques ou d'acteurs en responsabilité, fondées sur un diagnostic insuffisant de la qualité de l'existant.

“Dans ce combat, la Fédération agira dans un rapport privilégié avec le Synofdes" (Syndicat national des organismes de formation de l'économie sociale). Mais elle poursuivra aussi son dialogue avec la Fédération de la formation professionnelle (FFP), qui représente 320 organismes, “persuadée que, au-delà de désaccords sérieux sur la pertinence de l'extension du marché à toute la commande de formation professionnelle, qui est la position pour nous ultra libérale de la FFP, des points de convergence sont toujours à rechercher, car, dans la mesure du possible, notre profession a tout intérêt à s'exprimer d'une seule voix".
Enfin, Michel Clézio souhaite renforcer les Urof, qui “sont en plein développement". Elles doivent être notamment, dans leurs relations avec les collectivités territoriales, de “véritables laboratoires d'idées et de propositions en ce qui concerne les politiques publiques de formation des demandeurs d'emploi". Pour réussir cette mission, Michel Clézio estime qu'il faut “répondre au mieux aux attentes de l'ensemble des adhérents de la Fédération" : 13 Unions régionales, dont deux outre-mer, et 246 adhérents, qui interviennent principalement sur fonds publics.

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