Nicolas Jacquet (DR)

Nicolas Jacquet, du reporting au reportage

Nicolas Jacquet a passé huit ans dans la banque avant de tout quitter pour réaliser son rêve d'enfant : devenir journaliste. Il vient de terminer deux ans de contrat de professionnalisation en alternance à Montpellier (Hérault) et à la locale d'Issoire (Puy-de- Dôme) du journal "La Montagne".

Par - Le 18 février 2020.

Nicolas Jacquet a grandi à Vichy avec le rêve de devenir reporter de guerre. Mais son manque de goût pour les études et ses résultats scolaires en ont décidé autrement : il est orienté en voie technologique. “En terminale STG commerce, un conseiller de la Société Générale est venu nous expliquer que la banque était un métier où on gagnait bien sa vie, et nous parler du BTS en alternance. Je me suis dit : pourquoi pas !" Après son BTS, une embauche en CDI et un changement d'employeur, il se rend compte que ce métier ne lui convient pas : “Je voulais conseiller mes clients, alors qu'on me demandait de leur vendre des produits dont ils ne voulaient pas."

Une opportunité, et la formation en relais

En 2015, décidé à changer de vie, le jeune homme négocie son départ et trouve un poste d'éducateur sportif. “Comme j'étais passionné par le sport, on me disait que je devrais devenir journaliste sportif, mais je répondais : ''Je suis trop vieux, je ne vais pas reprendre les études, ma chance est passée"." Pourtant, la chance se présente lors d'une soirée où un ami, qui connaît son rêve de devenir journaliste, rencontre le directeur d'agence du journal La Montagne, à Vichy : un poste se libère, il peut envoyer un CV et une lettre de motivation. Malgré un profil atypique et un test peu convaincant, le rédacteur en chef tente l'expérience. “C'était un poste de vacataire à mi-temps payé 600 euros, mais qui m'a permis d'apprendre le métier", raconte-t-il. Pendant dix-huit mois, il traite tous les sujets, sans compter ses heures. “Cela s'est tellement bien passé que La Montagne m'a proposé de passer le concours de l'ESJ Pro pour faire deux ans d'alternance chez eux."

Travailler plus, gagner moins, mais s'épanouir

Pour entrer dans cet organisme de formation continue associé à l'École supérieure de journalisme de Lille et filiale du groupe Centre France, il passe trois épreuves écrites (correction d'article, culture générale, synthèse). À partir de septembre 2017, il passe deux semaines à Montpellier avec une promotion d'une dizaine d'alternants et deux autres à la locale d'Issoire, pour 1 200 euros par mois. La formation le conforte dans sa volonté d'être journaliste et lui permet de côtoyer des personnes d'horizons variés. Alors qu'il vient d'obtenir son diplôme avec la mention bien, son bilan est très positif : “Je gagne 2,5 fois moins qu'avant, je travaille au moins deux fois plus, mais je m'éclate au quotidien, je fais ce que j'aime et je m'épanouis, affirme-t-il. Je suis payé pour apprendre des choses et rencontrer des gens !" Et les perspectives d'emploi ? “J'attends un CDD, sinon je ferai des piges [articles rémunérés à l'unité], et on m'a proposé d'écrire un livre… Je vais d'opportunité en opportunité, sans savoir ce qui va se passer demain, et tout se passe bien, sourit-il. Quoi qu'il arrive, j'arriverai toujours à rebondir !"

Bio Express

2007
bac STG Commerce

2016
premiers pas dans le journalisme après huit ans dans la banque

2019
diplômé en journalisme après deux ans d'alternance à l'ESJ Pro Montpellier