De droite à gauche, Marie Dupuis-Courtes, présidente de la commission formation-éducation-emploi de la CPME, François Asselin, président, et Eric Chevée, vice-président chargé des affaires sociales et de la formation

François Asselin (CPME) regrette la fin de la mutualisation en direction des entreprises de 50 à 350 salariés

« La Confédération des petites et moyennes entreprises n'est pas inquiète sur la réforme de l'apprentissage, en revanche, concernant la formation professionnelle, nous regrettons la fin de la mutualisation des fonds en direction des entreprises de 50 à 350 salariés, hormis au niveau conventionnel », a indiqué François Asselin, lors d'une conférence de presse de la CPME à Paris, mardi 19 mars.

Par - Le 20 mars 2019.

Le numéro un de la confédération des petits et moyens patrons se réjouit de l'accent mis par la loi avenir professionnel sur la formation des demandeurs d'emploi. En revanche, il considère que le fléchage des fonds se fera désormais au détriment des salariés en emploi. Au risque, selon lui, de réduire leur employabilité.

Opco

Concernant le nouvel opérateur de compétences des entreprises de proximité (voir notre article), François Asselin a joué l'apaisement. Avec la disparition du premier Opca en termes de collecte Agefos PME, historiquement lié à la CPME, cette dernière a perdu gros. Pour autant, François Asselin assure « ne pas avoir voulu jeter de l'huile sur le feu. Nous avons fait en sorte de limiter les dégâts afin que les entreprises puissent activer leur plan de formation ».

Au sein du conseil d'administration de l'Opco des entreprises de proximité, la CPME dispose d'une vice-présidence en la personne d'Éric Chevée, et du poste de trésorier, occupé par Jean-Michel Pottier. Soit respectivement le nouveau vice-président en charge des affaires sociales et de la formation professionnelle et son prédécesseur.

Année blanche

Éric Chevée s'attend à une année 2019 « difficile », le temps que la réforme de la formation professionnelle trouve sa vitesse de croisière. « Nous craignons que pour les entreprises de 50 à 350 salariés,  cette année soit blanche en matière d'investissement dans la formation. Or ces entreprises ont besoin d'entretenir leur capital humain. Elles sont perturbées par la nouvelle situation et ne savent plus à quel interlocuteur s'adresser ni comment va se dérouler l'année 2019 sur les parties financement et conseil », a souligné le vice-président de la CPME. Lequel est aussi président du Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional) de Centre-Val-de-Loire.

Jouer son rôle

Nouvelle présidente de la commission formation-éducation-emploi de la CPME, Marie Dupuis-Courtes a notamment évoqué le rôle de son organisation au sein du conseil d'administration de France compétences. « La CPME jouera pleinement son rôle. Nous avons pour principe politique de ne jamais pratiquer la politique de la chaise vide. Nous croyons en notre capacité à faire bouger les choses en argumentant.  Le dialogue au sein du conseil d'administration a déjà donné de bons résultats, en particulier sur les premières recommandations relatives à la prise aux niveaux de prise en charge des contrats d'apprentissage (lire notre article)».

Présidente de Bâtiment CFA Normandie-Rouen, une association paritaire assurant le pilotage de sept centres de formation des apprentis du bâtiment, Marie Dupuis-Courtes a salué la possibilité pour les entreprises, inscrite dans la loi avenir professionnel, de créer leur propre CFA. « Nous pourrions envisager la mise en commun de moyens entre plusieurs PME, pour favoriser la création de CFA commun », a-t-elle complété. Manière de souligner que les PME aussi peuvent s'emparer et mettre en œuvre ce volet de la loi.