Interview

Questions à Michel Farhi, président de la fédération de la Chambre syndicale des formateurs consultants (CSFC)

Par - Le 16 décembre 2009.

Quelle appréciation votre organisation fait-elle du renforcement du contrôle des prestataires de formation par la nouvelle loi ?

Nous sommes ravis du renforcement des contrôles envers les prestataires de formation… Nos ressortissants, professionnels libéraux et petits organismes, sont respectueux de la législation de par leur engagement au travers de notre Charte qualité professionnelle et Charte déontologique. Malheureusement, des organismes bien plus importants que les nôtres font passer des achats de logiciels, d'applications, de site internet, voire de matériel, sous couvert de formation. C'est inadmissible ! Et si les contrôles peuvent se renforcer à l'encontre des sectes, ce n'est que mieux. Nous n'ignorons pas, enfin, que des consultants font passer des actions de coaching et des actions de conseil sous couvert d'actions de formation. Tant va la cruche à l'eau, qu'elle se casse… C'est tout le monde des organismes de formation qui va en pâtir, mais si l'on est “dans les clous", on peut dormir tranquille, sans rien à se reprocher !

La fédération CSFC va-t-elle “renforcer", elle aussi, son soutien et ses conseils à ses membres dans ce cadre ?

Nous sommes une organisation syndicale et professionnelle, et depuis vingt-sept ans, nous défendons nos adhérents. Voici près de cinq ou six ans, nous avons défendu nos confrères pour des litiges portant sur le non assujettissement d'actions à la TVA. Cela nous a valu, avec nos prédécesseurs (Bernard Desserre, Mustapha Galloul, Charles de Lonjeau) des rencontres et des réunions au plus haut niveau à Bercy et à Matignon, pour obtenir enfin, avec l'appui de la DGEFP, une circulaire en novembre 2006[ 1 ]1.

Nous appuyons nos adhérents dès que leur situation le justifie, et nous leur conseillons vivement que de suivre notre “Parcours de professionnalisation", six modules qui passent en revue toutes les compétences nécessaires au formateur-consultant : analyse des besoins, réponse à un cahier des charges, ingénierie de la formation, les aspects juridiques de la formation (convention, facturation, programme, feuille d'émargement, attestation de suivi, etc.), le face-à-face pédagogique, ou encore l'évaluation.

Bien plus que des conseils, ces modules sont autant d'étapes dans une démarche qualité, en partenariat avec l'Institut de certification des professionnels de la formation et des prestations de services intellectuelles (ICPF-PSI)[ 2 ]2.

Sur les 45 000 organismes de formation existants, seuls 14 000 ont pour “activité principale" la formation professionnelle. Pensez-vous qu'il faille restreindre l'autorisation d'être prestataire ?

C'est le bilan pédagogique et financier (BPF) qui est déjà un bon élément. Et s'il se complète d'indicateurs de qualité des résultats obtenus par les actions de formation, ce sera très bien.

L'“activité principale" commençant à 51 % du chiffre d'affaires d'une structure, cela laisse de la marge… Mais un organisme de formation qui ferait exceptionnellement moins de formation une année ne devrait pas perdre son numéro d'activité, raison de plus s'il remplit ses obligations au travers du BPF.

1. Circulaire DGEFP n° 2006-35 du 14 novembre 2006 relative à l'action de formation et aux prestations entrant dans le champ de la formation professionnelle continue.

2. www.certif-icpf.org

www.csfc-federation.org

Notes   [ + ]

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