“L'apprentissage, une autre manière de réussir"

Par - Le 01 février 2010.

De plan de communication en exhortation gouvernementale, l'apprentissage n'en finit pas de chercher à rompre avec une certaine image de “formation au rabais". Dernier héraut de la cause, Christian Gury, ancien directeur du CFA universitaire de l'Université Paris-VI Pierre-et-Marie-Curie, aujourd'hui responsable des carrières à l'Association des centraliens et consultant en gestion de carrières pour cadres dirigeants.

Dans son ouvrage [ 1 ]L'apprentissage, une autre manière de réussir, Bourin Editeur, 104 p., 2010. sorti en librairie le 5 janvier, l'auteur interroge : “Chaque année, près de 150 000 jeunes sortent de notre système scolaire sans diplôme, sans qualification, ou avec un diplôme inadapté au marché de l'emploi. (…)

Comment un pays démocratique développé et… vieillissant peut-il laisser, depuis plus de trente ans, 20 % de ses forces vives sur le bord du chemin ?" Un constat “d'autant plus invraisemblable", selon lui, que “la loi a été adaptée dès 1987 pour permettre l'accès à tous les niveaux de diplôme par l'apprentissage, système éducatif bien connu pour son efficacité dans la lutte contre le chômage des jeunes". Et d'expliquer dans la première partie “pourquoi ça marche", avant d'en venir dans la seconde au “pourquoi ça bloque". Sur ce dernier point, on découvre que l'exception culturelle française, qui ne cesse de “survaloriser le savoir par rapport au savoir-faire", n'est pas seule en cause. On peut aussi pointer par exemple, et Christian Gury le fait, la “multiplicité des tutelles" qui concourt plus à désorganiser le système qu'à le structurer. C'est ainsi qu'après avoir dénombré pas moins de deux tutelles de gestion, deux tutelles pédagogiques, une tutelle du travail et près de dix tutelles “périphériques" à “l'influence considérable", l'auteur peut écrire : “Tout le monde s'occupe du dossier, mais personne n'en est vraiment responsable." D'où l'appel à la création d'une autorité centrale, nationale ou, mieux, européenne et donc à même de répondre aux exigences de mobilités des actifs du XXIe siècle. Enfin, et après avoir consacré un dernier chapitre à démontrer l'“inéquité" de la taxe d'apprentissage et de son mode de collecte, Christian Gury conclut sur l'invitation à “redonner à l'apprentissage ses lettres de noblesse", en clin d'œil à un article qu'Yvon Gattaz, préfacier de son livre, avait livré en janvier 2009 à la revue RH et management. En jeu, la “relance de l'ascenseur social dont notre société a tant besoin".

Notes   [ + ]

1. L'apprentissage, une autre manière de réussir, Bourin Editeur, 104 p., 2010.