Itinéraire : Jocelyne Girardot, au travail à 14 ans, reconversion en vue à 34

Par - Le 16 septembre 2011.

“Sans diplôme, j'ai réussi à progresser par l'intermédiaire de rencontres."

Réorientée en filière professionnelle restauration à 14 ans, Jocelyne Girardot fait partie de ces personnes ayant connu très tôt le monde du travail. “Cela ne se passait pas du tout bien au collège, la directrice a appelé mes parents et je me suis retrouvée en CAP cuisine, commente-t-elle. Je me voyais plutôt dans la police ou la gendarmerie, mais bon, j'avais un père cuisinier et ce métier ne me paraissait pas trop pénible." La suite lui prouvera le contraire, non pas tant en raison du métier lui-même que du fait qu'elle ne l'approchera guère : “Le peu d'expérience transmis par mon chef de cuisine m'a conduit à échouer au CAP et, de fait, je me suis surtout retrouvée à faire la plonge au cours de mes diverses expériences."

Lassée d'être “traitée comme un pantin", Jocelyne Girardot décide de quitter l'univers de la restauration pour un poste d'employée de mairie. Affectée dans une école primaire, elle apprécie sa mission qui l'amène aussi bien à s'occuper des enfants à la cantine que de nettoyage et de sécurité. C'est d'ailleurs cette dernière mission qui lui permet de rentrer plus tard dans les métiers de la sécurité, à la faveur d'une rencontre fortuite avec un maître-chien dans le RER. Engagée en CDI par une société de gardiennage comme hôtesse d'accueil et de sécurité, elle connaît alors une évolution de carrière rapide, “malgré l'absence des diplômes requis", précise-t-elle. D'abord devenue agent de sécurité à l'aéroport de Roissy, affectée au contrôle des hôtesses et des stewards, elle se voit ensuite confier un poste de responsable d'équipe qui lui convient pleinement : “Je me suis sentie utile dans ce métier et j'ai fait de bonnes rencontres professionnelles, avec une équipe, mixte et plutôt sympathique", esquisse-t-elle en guise de bilan. Seule ombre au tableau, l'exigence des horaires qui impose de travailler “certains week-ends, parfois en journée, parfois en soirée, parfois les deux".

C'est finalement un client qui va à nouveau lui permettre de bifurquer : “Intrigué de voir une femme travailler dans le secteur de la sécurité, le responsable du site client est venu me voir pour me demander si je n'en avais pas assez de travailler le week-end. J'ai répondu qui si, il m'a proposé un poste d'employée au service courrier." Suit une intégration difficile en raison de relations tendues avec sa hiérarchie directe, jusqu'à ce que le PDG lui propose un poste d'assistante des auditeurs. Cette fois-ci, forte d'une bonne entente avec sa responsable hiérarchique, elle apprécie l'ambiance et la dimension humaine des échanges avec les auditeurs. Désormais gestionnaire de note de frais dans ce même cabinet d'audit, Jocelyne Girardot aspire aujourd'hui à une reconversion tout en portant un regard positif sur son parcours : “Cela a parfois été dur mais, sans aucun diplôme, j'ai réussi à voir différents métiers et à évoluer. Reste que l'organisation administrative n'est pas toujours très humaine et que je souhaite maintenant aller vers quelque chose qui me corresponde davantage."

Une auto-analyse de ses différentes expériences lui a permis de placer la “relation d'écoute, d'aide et d'échange" au premier rang de ses priorités. Le souvenir de son expérience en école la motive pour rejoindre le secteur de l'enfance. Préparant avec méthode sa future vie professionnelle, Jocelyne Girardot vient tout juste de commencer son enquête par une visite à la Cité des métiers de Paris. Reste à confirmer son premier objectif, l'obtention du CAP Petite enfance, en se rapprochant de professionnels en exercice.

[(1992

Réorientée en filière professionnelle restauration

1995

Agent de sécurité et d'entretien en école (Beaumont-sur-Oise)

1996

Animatrice vacataire au centre de loisirs élémentaire (Colombes)

1996-2000

Carrière dans l'accueil et la sécurité (Île-de-France)

2000 à ce jour

Carrière administrative dans un cabinet d'audit (Paris))]