Hassane Akka, adjoint académique, responsable de la VAE et de l'ouverture sociale à l'École nationale des Ponts et chaussées

Par - Le 01 janvier 2012.

“De bac - 3 à bac + 5 en deux ans, avec changement d'orientation professionnelle : la VAE a été positive pour moi."

“Pur produit du terrain" quand il évoque sa première partie de carrière, devenu “pur produit de la VAE" quand il commente la deuxième, Hassane Akka nous est surtout apparu comme un bel exemple de volonté. Ayant quitté la Corse pour la capitale avec pour seul bagage académique son BEPC, il atteint sans tarder son premier objectif : devenir libraire. Évoluant au gré de la concentration du secteur de l'édition vers des fonctions commerciales, il est directeur de clientèle à la tête d'un service d'une dizaine de personnes lorsqu'il profite d'une “énième" réorganisation pour prendre le large. Contacté par un cabinet de recrutement, le verdict lui rappelle que la culture du diplôme balaie volontiers la compétence : “Vous êtes directeur de clientèle et vous n'avez pas le bac ? Il est impossible de présenter votre candidature !" Commentaire de l'intéressé : “Nul n'a cherché à savoir de quoi j'étais capable, nul n'a regardé mes résultats… juste mon absence de diplôme." Réaction ? “J'ai accepté la règle du jeu."

S'ensuit un travail écrit d'introspection qui lui permet de prendre conscience d'“un potentiel et de compétences". Bonne nouvelle, nous sommes en 2002 et la VAE vient d'apparaître dans la loi de modernisation sociale. Alors que bien des Universités n'en ont encore jamais entendu parler, Hassane Akka utilise à fond le dispositif : bac pro, BTS et DUT validés en totalité en 2003, licence, maîtrise et six modules sur sept d'un DESS validés en 2004, le module manquant étant obtenu au Cnam cette même année. Passé de bac - 3 à bac + 5 en deux ans, Hassane Akka apprécie, au point de rajouter un DEA l'année suivante, cette fois ci par la voie de la formation continue.
Si la VAE ne lui a “pas donné de nouvelles compétences", au moins lui a-t-elle permis de “les faire reconnaître" par des diplômes, “les mêmes que ceux acquis par la formation initiale, l'alternance ou la formation continue", insiste-t-il. N'est-il pas injuste que la VAE, créée pour reconnaître la valeur formatrice du travail, sanctionne l'expérience par des diplômes qui équivalent strictement à ceux acquis en dehors de toute expérience ? Une mention complémentaire ne serait-elle pas la bienvenue ? “C'est la règle du jeu", sourit-il.

Au moins le bénéfice de cette reconnaissance administrative aura-t-il été total, puisqu'il ne tarde pas à y ajouter celle du marché en devenant, dès 2004, directeur des études et de la formation à l'IUT de Saint-Denis - Université Paris-XIII. “Parti du business, du marketing et de la vente, je suis devenu un universitaire, moi qui n'ai jamais mis les pieds dans une Université, à part pour demander une VAE !" Ne lui faites pas pour autant dire que cela relève de la “formalité administrative" : “C'est un véritable travail à temps plein qui demande beaucoup d'efforts de formalisation, de synthèse et d'écriture, dans un langage universitaire", insiste-t-il.

Fort de son expertise en la matière, Hassane Akka devient aussi responsable de la VAE à l'IUT de Saint-Denis et crée en parallèle un cabinet de conseil en VAE. Si le parcours, déjà joli, n'échappe pas aux organisateurs du Grand prix de la formation continue qui lui décernent leur trophée en 2006, Hassane Akka poursuit son ascension en intégrant en 2008 l'École nationale des Ponts et chaussées. Sa mission ? Mettre en place la procédure de la VAE et promouvoir la diversité. On ne peut plus légitime sur le premier volet, Hassane Akka attache également beaucoup d'importance à “l'ouverture sociale" de sa prestigieuse institution. Sans surprise pour celui qui répète volontiers “avoir eu la chance d'avoir été très bien accompagné et guidé dans sa carrière", il s'attache à mettre à contribution élèves et anciens élèves des Ponts sur des actions de tutorat pédagogique et scientifique à destination des collégiens et lycéens de la Seine-et-Marne.

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 1984
Quitte le lycée sans diplôme ni qualification

 2003
Bac pro Commerce et vente (VAE) ;
BTS Force de vente (VAE) ;
DUT Techniques de commercialisation (VAE)

 2004
Licence Arabe littéraire à Langues O' Paris (VAE) ;
maîtrise Management à Paris-XII (VAE) ;
DESS Marketing au Cnam (VAE)

 2005
DEA Formation des adultes au Cnam (formation continue)

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