Benoît Courant, guide de randonnées pédestres

Par - Le 01 février 2012.

“Dans une randonnée, l'itinéraire n''est pas le plus important."

Avant même que l'idée vous ait effleurée, Benoît Courant commence par définir son métier par ce qu'il n'est pas : “je ne suis pas du tout un G.O. !", se défend-il. G.O. ? Comme Gentil Organisateur, ces animateurs créés par le plus célèbre des clubs de vacances et popularisés par Thierry Lhermitte dans les comédies de Patrice Leconte... Mais non, pour saisir son métier par la voie du 7ème art, il faudrait plutôt se tourner vers Pascal Légitimus incarnant le guide de Saint-Jacques... La Mecque, road-movie pédestre de Coline Serreau. Soit un métier fait “à 80% de psychologie" et dont le ressort tient dans “le plaisir de faire découvrir et d'amener les gens à revenir à des choses toutes simples". Que cette conception soit la sienne n'étonnera pas, puisqu'il a été le “guide repéreur, régisseur et conseiller technique" du film. Qu'il ait été embarqué dans cette comédie non plus, tant lui même ne manque pas d'humour, comme lorsqu'il s'agit de ré-apprendre aux marcheurs les fondamentaux : “s'asseoir, fermer son clapet, apprécier ce que l'on voit, ne rien faire et, même, faire des siestes : je m'allonge, je fais semblant de dormir et je les entends s'exclamer : chut, il y a le guide qui dort... Deux jours plus tard, tout le monde trouve génial de faire la sieste !", s'amuse-t-il. Pareil avec l'art de la rencontre : “même quand nous sommes en retard, je m'arrête, ça ne plaît pas toujours à ceux qui ont peur de rater la douche mais la rencontre fait partie de la randonnée". À tel point qu'il n'est pas rare, assure-t-il, que des clients lui annonce avoir décidé de vivre ensemble et parfois même, de se marier. On évitera de le traiter de Gentil Entremetteur mais on l'aura compris, “le plus joli paysage n'est pas forcément la plus belle balade".

Tout comme l'écrivain voyageur Bernard Ollivier n'a découvert que tardivement les vertus de la marche, Benoît Courant n'a pas toujours accompagné des randonnées. Sa première passion était la photographie, abordée à la faveur d'un labo hérité de ses frères et d'un appareil soviétique reçu en cadeau. Si lui n'a jamais réussi à faire fonctionner sa chambre noire, nous, n'avons guère compris ses explications quant aux subtilités de la technique russe. Le tout s'est cependant révélé suffisamment instructif pour qu'il entame une carrière de pigiste à l'AFP, avant de devenir correspondant de Libération dans l'Aube. C'est en côtoyant feu Michel Baroin, père de l'actuel ministre des Finances et surtout directeur de la Fnac, que sa carrière prend un nouveau tour. “Il m'a permis de rentrer comme vendeur et je suis devenu responsable d'un magasin photo Fnac Services à Issy-les-Moulineaux". Et la randonnée ? Elle n'est encore que son autre passion. Réalisant des photos “tendance ethno" au cours de ses nombreuses balades, il en profite alors pour exposer et revendre ses reportages à la presse spécialisée.

Passablement moins fluide qu'une fiche de l'Onisep, le parcours de Benoît Courant n'en prend pas moins son sens à la relecture : ses randonnées lui serviront de “book" quand il décidera de passer le diplôme d'État d'accompagnateur ; ses reportages aiguiseront son sens du paysage qu'appréciera Coline Serreau des années plus tard. Il lui aura fallu avant ça rencontrer en Lozère sa future épouse, pour que l'impérieux désir de la rejoindre l'amène à se reconvertir. Le diplôme d'État, qui n'était déjà pas une mince affaire à son époque, serait encore plus difficile aujourd'hui n'était-ce l'épreuve d'orientation : “elle est de plus en plus facile mais il y a de plus en plus d'échec : plus l'appareillage électronique se développe, moins les gens semblent avoir l'esprit du terrain", s'étonne-t-il. Guide de randonnées pédestres, organisateur et prestataires de services en tant que travailleur indépendant depuis 1996, il réalise la plus grosse partie de son activité en sous-traitance d'agences de voyages, “soit pour préparer le circuit, soit pour l'encadrer". Près de la moitié de l'année sur les chemins, Benoît Courant complète son activité par la photographie, la rédaction de topoguides et la formation d'animateurs sportifs et nature.

1979

Bac D

1993

Brevet d'État d'animateur en tourisme rural

1996

Diplôme d'État d'accompagnateur en montagne