FOAD : attention aux “styles d'apprentissage"

2012, année de crise, selon les prévisions peu engageantes que nous pouvons lire ici et là, peut être l'occasion de revenir à quelques fondamentaux. Et pourquoi pas en ce qui concerne l'efficacité de la formation, de prêter une attention particulière aux “styles d'apprentissage". C'est en tout cas ce que nous suggère Jean Frayssinhes^{[ 1 ]}http://jeanfrayssinhes.weebly.com , enseignant et formateur, qui vous propose sa thèse de doctorat en sciences de l'éducation, soutenue en septembre 2011 à l'Université de Toulouse-II Le Mirail.

Dans son travail intitulé Les pratiques d'auto-apprentissage des adultes en FOAD : effet des styles et de l'auto-apprentissage, l'auteur s'interroge : “Dans un contexte professionnel en perpétuelle mutation, les salariés ont la nécessité de se former régulièrement, et ce quel que soit leur niveau de formation initial. La formation en ligne est une alternative à la formation présentielle. (…) Nous avons coutume de lire et d'entendre que le taux d'abandon et le taux d'échec des apprenants dans un dispositif de FOAD est supérieur à celui observé dans la formation présentielle. (…) Pour passer d'un système fondé sur la transmission du savoir (présentiel) à un système fondé sur l'appropriation et la création de connaissances (FOAD), il faut consentir des efforts particuliers. Aussi, notre objectif est de découvrir comment s'y prennent ceux qui vont jusqu'au bout et réussissent leur formation."

Explorant les “compétences" et “ensemble de savoirs" selon lui spécifiques à l'apprentissage en ligne, Jean Frayssinhes observe : “N'est pas apprenant en FOAD qui veut !" Et de souligner : “Pour une FOAD efficace, il est nécessaire que l'organisation de la formation soit centrée sur l'apprenant, ce qui est le cas dans le concept andragogique, dans la mathétique ^{[ 2 ]} “L'ensemble des procédures et stratégies sociales, cognitives et informationnelles utilisées par l'élève pour apprendre", in Les pratiques d'apprentissage en FOAD, Jean Frayssinhes, p. 62. et la FOAD, mais il faut également que l'apprenant soit apte à gérer son apprentissage en totale autonomie, en surmontant l'éloignement géographique, la distance pédagogique, l'utilisation de l'ordinateur."

D'où sa recommandation de “tester les futurs apprenants numériques afin de les aiguiller au mieux de leurs compétences" et de permettre aux formateurs de “créer des contenus pédagogiques en tenant compte des profils". Conclusion : “Ainsi pourrions-nous limiter les taux d'abandon et d'échecs des adultes en formation ouverte et à distance".