La CFDT souhaite un PSE “exemplaire" pour les futurs licenciés de Novandie
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 août 2012.
C'est le 29 juin dernier, dans le cadre d'un comité d'entreprise extraordinaire, que la direction générale de Novandie-Pomly, filiale du groupe Andros spécialisée dans la production de produits laitiers, a annoncé le “redimensionnement industriel" de l'entreprise. Il impliquera la fermeture du site de Rozet-Saint-Albin (Aisne) et plusieurs licenciements au sein de celui de Marcillé-Raoul (Ille-et-Vilaine). Le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), dont les négociations seront entamées dès la rentrée de septembre, portera sur la suppression de 176 postes.
C'est principalement à la CFDT – organisation syndicale majoritaire au CE de Novandie – qu'il appartiendra de négocier le futur PSE que cette dernière souhaite “exemplaire, au regard d'une situation économique et sociale très difficile en France, marquée par l'annonce quotidienne de plans sociaux", comme l'a expliqué à L'Inffo Thierry Papillon, délégué syndical central de Novandie, le 20 juillet. Et afin de parvenir à cette exemplarité, les cédétistes ont transmis plusieurs exigences à la direction de l'entreprise : aucun licenciement sec, un reclassement au sein de Novandie ou d'Andros pour chaque salarié touché par la perte de son emploi, l'accompagnement des reclassements ou des projets personnels par un cabinet spécialisé et des aides financières incitatives à la mobilité que la FGA-CFDT attend “à la mesure du préjudice subi". Quant aux questions de formation des personnels à reclasser, elles seront évoquées dès l'entame des négociations, au mois de septembre. “Nous refusons l'idée que la direction propose des chèques aux salariés licenciés pour les inciter à partir plus vite ! L'argent doit servir à leur reclassement", a asséné Régis Degouy, secrétaire national de la FGA-CFDT.
Selon le syndicaliste, le tissu économique des territoires concernés par le redimensionnement des sites pourrait absorber la masse des salariés en partance. “De plus, Andros a signifié, dans ses propositions de reclassement, que le groupe disposait de plus de postes à pourvoir que d'employés licenciés", a-t-il ajouté. Il n'empêche qu'aux yeux de l'organisation syndicale, l'adaptation à de tels postes nécessitera à la fois des besoins de formation et de mobilité. “La CFDT a demandé à la direction du groupe que tous les moyens permettant de favoriser cette mobilité soient mis en œuvre, y compris pour les conjoints des salariés reclassés", a précisé Régis Degouy. Quant à l'éventualité d'un rachat des sites de production par d'autres entreprises et au reclassement prioritaire des collaborateurs de Novandie en leur sein, “même s'ils ne pratiquent pas la même activité industrielle, ce qui nécessitera une importante politique de formation", selon les mots du secrétaire national de la FGA-CFDT, elle a été jugée “prioritaire" par les cédétistes.
Côté direction, Nathalie Le Berder, DRH de Novandie contactée par L'Inffo, n'a pas souhaité communiquer sur ces sujets, ni sur l'hypothèse d'un futur plan de formation pour les salariés en partance. “Le PSE n'est pas entré dans sa phase de négociation, les mesures en direction des salariés en perte d'emploi seront annoncées en septembre", a-t-elle indiqué.