Sécurité et santé au travail, comment agir ? L'exemple du Lutetia

Par - Le 01 janvier 2012.

La Cramif accompagne les entreprises dans leurs actions de prévention (voir notre article). Dans le cadre de la matinée d'information organisée par GRH Expertise, l'hôtel Lutetia a partagé son expérience par la voix de sa directrice des ressources humaines, Maud Benhamou.

Quand elle a pris ses fonctions au Lutetia en 2008, elle a immédiatement consulté les indicateurs d'arrêts de travail. “Je me suis rendue compte qu'une grande partie des coûts était liée aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. Un travail d'analyse a donc été mis en place pour les éviter, mais aussi pour trouver ses solutions pour l'emploi de ceux qui avaient des maladies professionnelles." Le Lutetia comptant plus de 200 salariés, l'aide financière de la Cramif était exclue pour la DRH. Toutefois, elle a choisi d'accepter l'accompagnement proposé par la Caisse régionale, afin “d'agir sur le plan humain et développer les compétences de nos salariés".

Pour Maud Benhamou, ce sont les collaborateurs qui sont les plus à même de dire ce qui les fait souffrir au travail. Car si des formations “gestes et postures" étaient réalisées, “elles ne servaient à rien". La décision a été prise de former des animateurs de prévention dans deux secteurs d'activité de l'hôtel où la pénibilité était forte : le “banquet" et les femmes de chambre. Pour mener à bien cette formation-action, la direction du Lutetia a fourni aux animateurs de prévention des caméras pour qu'ils puissent filmer leurs collègues et analyser ce qui leur posait problème dans leur travail. De même, cinq demi-journées ont été dégagées sur le temps de travail afin de pouvoir réaliser correctement cette analyse. “Souvent, ce sont des solutions très simples, telles que l'utilisation de balais télescopiques flexibles et en microfibre, ou bien des montes-lit."

La directrice des ressources humaines souligne l'apport de l'accompagnement de la Cramif : “Christophe Ballue nous a permis d'ouvrir les yeux, et il nous conseille pour le choix du matériel dans lequel nous investissons." De plus, Maud Behamou a pu constater que “l'accompagnement met en confiance les collaborateurs, car ils ont conscience que l'entreprise conduit une démarche globale et durable, et cela se ressent sur leur motivation". Et sur leur bien-être, puisque en 2010, le nombre de journées perdues en raison d'arrêt de travail ou de maladies professionnelles a diminué de 34 %, un an après la mise en place des formations-actions.

Par ailleurs, le Lutetia a lancé un projet de rénovation de l'hôtel, et cette prise de conscience en impacte le cahier des charges : “Les chambres devront bien évidemment être belles, mais aussi fonctionnelles ! C'est fini, les miroirs qui montent jusqu'au plafond."
Et Maud Benhamou de conclure : “La mise en place de telles formations-actions ne fonctionne que si les ressources humaines et la direction sont à l'écoute des salariés. Si elles ne font pas la politique de l'autruche !"