Rapport Brovelli-Drago-Molinié : mieux former aux enjeux de la “responsabilité sociétale" des entreprises
Par Béatrice Delamer - Le 01 juillet 2013.
Vingt préconisations visant à renforcer la démarche “responsabilité sociétale" des entreprises (RSE), des organisations et des administrations publiques. Voici ce que propose un rapport remis le 13 juin entre les mains de quatre ministres : Michel Sapin (Travail, Emploi, Formation), Pierre Moscovici (Économie et Finances), Nicole Bricq (Commerce extérieur) et Delphine Batho (Développement durable).
Ce rapport est issu de plusieurs mois d'auditions et de travaux pilotés par Lydia Brovelli (ancienne membre du bureau confédéral CGT), xavier Drago (directeur du développement durable du groupe Air Liquide) et Éric Molinié (directeur adjoint du développement durable du groupe EDF et conseiller du président d'EDF sur le handicap), mandatés en tant que personnalités qualifi ées. Il expose les leviers d'évolution et de diffusion de la RSE dans l'économie et la société. Cette
mission constituait l'un des engagements de la feuille de route de la Conférence environnementale, faisant suite aux réfl exions menées en matière de “notation sociale" lors de la Conférence sociale de juillet 2012. Les propositions sont organisées autour de quatre “axes de progrès" : “développer une culture de performance globale" (aspects financiers), “améliorer la fiabilité des informations extra-fi nancières" (notations sociales et environnementales), “favoriser l'investissement responsable" (créer un label “Investissement socialement responsable") et “positionner la France à l'international en matière de RSE" (mise en valeur des démarches des entreprises françaises).
“Stratégies de performance sociale"
Notamment, la proposition n° 4 recommande de mieux former aux enjeux de la RSE. Le rapport constate que “le niveau général de formation et de technicité des salariés, y compris des managers, augmente, mais leur maîtrise des enjeux de performance non technique et extra-financière reste au mieux schématique, au pire inexistante. Pour les managers de proximité, la formation au dialogue
social et aux relations sociales est notoirement insuffisante." Et cela concerne les formations initiales généralistes ou professionnalisantes, et bien sûr la formation continue. Les auteurs pensent que celle-ci, parce qu'elle sert l'adaptation des salariés aux mutations économiques, “devrait par ailleurs être beaucoup mieux inscrite dans les stratégies de performance sociale des organisations, publiques et
privées".
De nouvelles manières d'exercer chaque métier
Ils sont convaincus que la RSE et le développement durable ne doivent pas constituer simplement une matière d'enseignement
dédié, mais “une dimension transversale à bon nombre de formations". Car à moyen terme, “il ne fera plus grand sens de délivrer un apprentissage séparé des questions sociales, sociétales, environnementales ou de gouvernance : que l'on se forme, par exemple, aux professions artisanales du bâtiment, aux métiers du transport, au marketing, aux métiers de service, du numérique ou de la fi nance, les dimensions ESG E[ 1 ]nvironnement, social et gouvernance. influencent et doivent désormais inspirer la manière d'exercer son métier et de le réinventer en permanence". Ils recommandent que parallèlement, les filières et cursus de formation au développement durable soient davantage mis en valeur et considérés comme un atout d'employabilité.
Pour y parvenir, le rapport préconise que ces dimensions ESG soient inscrites dans chaque enseignement, “en renforçant les mises en situation pratiques". Et que des représentants des entreprises, d'organisations syndicales, d'associations, de collectivités locales, participent à la construction et à la rénovation des formations.
Notes
1. | ↑ | nvironnement, social et gouvernance. |