Stéphanie Therier - du marketing aux arts plastiques

Par - Le 01 mars 2013.

“Mon vrai atout, c'est que j'ai osé faire des choix."

“Parfois, je me dis que j'ai perdu beaucoup de temps dans le marketing et la communication. Parce que là, je suis exactement à ma place." Comme toutes les personnes engagées dans une reconversion volontaire, Stéphanie Therier évoque spontanément la question du temps perdu. Difficile, pourtant, à l'entendre, de penser qu'il aurait pu en être autrement : de sa passion pour l'art et de son attrait pour le monde de l'enfance, clés de sa reconversion, elle ne vous livrera rien avant d'avoir déroulé la chronologie de sa vie professionnelle.

Quitter la "voie toute tracée"

À l'origine de celle-ci, un bac B, dont on comprend tout juste qu'il fut motivé par le très pragmatique désir de laisser la porte ouverte.

Entamée en DUT Techniques de commercialisation, la formation initiale s'achèvera à bac + 5, spécialisation marketing et communication. Un élément à retenir ?
La certitude d'avoir fait le bon choix en se tournant vers une filière professionnalisante conclue par un magistère en contrat d'apprentissage. “J'ai eu la chance d'être dans une entreprise qui a vraiment joué le jeu de l'alternance, et tout ce que j'ai appris sur
le terrain m'a beaucoup servi dans ma recherche d'emploi : on sentait que j'avais déjà travaillé et pris des responsabilités, j'avais un atout
par rapport aux autres jeunes diplômés", se souvient-elle.
Une maturité qui lui permet de gravir sereinement les échelons, évoluant en huit ans et trois entreprises du poste de chargée de communication à celui de responsable marketing et communication. Pourquoi, dès lors, avoir quitté cette “voie toute tracée" ? “Le sentiment d'avoir fait le tour de ce que je pouvais faire en termes de créativité. Là, ça a été difficile, reconnaît-elle. J'ai démissionné pour créer une imprimerie sur internet aux côtés de l'un de mes anciens fournisseurs." Satisfaisante en termes de nouveauté, l'expérience ne survivra cependant pas plus d'un an à la concurrence.

Une reconversion

À la recherche de ses “goûts premiers", Stéphanie Therier comprend alors qu'elle a quelque chose à creuser du côté de l'art et des enfants. “C'est quelque chose que j'avais mis de côté parce que, d'un point
de vue familial, il n'était pas question que je fasse les Beaux-Arts." Et d'analyser : “Si mon parcours a néanmoins fonctionné,
c'est que j'avais choisi une filière qui comportait une très forte dimension créative." S'ensuivent trois années d'autoformation,
ponctuées de lectures, de stages, de bénévolat et, peut-être surtout, de rencontres avec des artistes qui voulaient bien partager leurs compétences. Comment ce travail personnel s'est-il transformé en projet professionnel ?
“Par une rencontre avec quelqu'un qui m'a mis le pied à l'étrier, une intervenante en éveil corporel et théâtral qui m'a montré que c'était possible." Le passage à l'acte se fait par la création d'un atelier d'arts plastiques consacré au livre d'artiste. Avec un projet à la fois tourné vers l'éveil à la créativité et la médiation artistique, elle se met en quête d'une formation : “Je n'étais ni soignante, ni psychologue,
ni artiste confirmée mais, comme j'étais dans une phase de tentative, j'ai candidaté au diplôme universitaire Interaction, art etpsychothérapie de Nice."

Le diplôme "Interaction"

Aujourd'hui en deuxième année, elle assure y puiser une matière essentielle à sa professionnalisation, tant du côté des apports théoriques que dans le cadre des périodes de supervision entre pairs. Et si le DU lui a déjà permis d'enrichir sa pratique en atelier de découverte, elle espère désormais qu'il lui permettra aussi de développer son activité de médiation artistique.

Objectif : utiliser l'art, “mode de communication non verbal", pour participer au développement psychomoteur des enfants ou aider en milieu de soins à la reconstruction de patients. Refusant la qualification d'art-thérapeute, profession non encadrée, Stéphanie Therier préfère se qualifier de médiatrice artistique, activité qu'elle situe entre l'animateur et le psychologue. Et d'expliquer : “Dans un centre médical, quand on va voir l'animateur, c'est pour sortir du soin, quand on va voir le psychologue, c'est pour avoir un soutien
psychologique. Et quand on va voir le médiateur artistique, on cherche quelque chose qui est entre les deux."

Alors, ce temps perdu ? “Finalement, c'est une expérience qui me sert énormément : je suis maintenant mon propre gestionnaire, je gère ma communication, mon parcours en imprimerie sert mon projet autour du livre."

Et elle conclut : “Mon vrai atout, c'est que j'ai osé faire des choix alors que c'était hasardeux…"
Nicolas Deguerry

http://smartoia.wix.com/lesptitspapiers


2011-2013 - DU Interaction, art et psychothérapie
2008-2011 - Autoformation en arts plastiques
1999 - Magistère de gestion des entreprises
1998 - Maîtrise de Sciences de gestion
1996 - DUT Techniques de commercialisation