Dominique
Balmary
Pour Dominique Balmary, président de l'Uniopss, les associations ont recours à de plus en plus de voies de formation
Dominique Balmary, président du CNFPTLV, a pris ses fonctions de président délégué de l'Uniopss[[1 Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux.]] le 15 novembre. Il précise les grands axes de son action.
Par Centre Inffo - Le 27 novembre 2007.
Inffo Flash : Comment abordez-vous la présidence de l'Uniopss à la lumière de vos autres fonctions ?
Dominique Balmary : Mes fonctions au sein du CNFPTLV et cette présidence sont complètement différentes. L'Uniopss est une fédération d'associations regroupées en vingt-deux Unions régionales (Uriopss).
L'objectif, avec le conseil d'administration, est de leur apporter une aide sur le plan juridique et dans la réflexion et l'anticipation des évolutions du secteur, et d'être au contact avec les pouvoirs publics pour les réformes.
Il existe un lien entre mes fonctions au CNFPTLV et celles de président de l'Uniopss par le canal de la formation.
Inffo Flash : Les besoins de formation du secteur sont-ils satisfaits ?
Dominique Balmary : Il existe un vrai besoin de formation dans ce milieu associatif, aussi bien du côté des 900 000 salariés que du côté des bénévoles qui sont au nombre de 1,2 million. C'est aussi un secteur qu'il faut moderniser, notamment pour les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et de la gestion de ressources humaines en général, avec des besoins en formation correspondants.
Mais l'offre est encore insuffisante et très dispersée, ce qui ne rend pas les choses faciles pour les associations. Pourtant, ce sont des questions qui les préoccupent de plus en plus. Lors de notre congrès, l'atelier GPEC a été l'un des plus fréquentés. La sensibilisation des associations est en train de se faire, et nous allons la poursuivre.
Inffo Flash : Quelles sont les évolutions à prévoir ?
Dominique Balmary : Les administrateurs, comme le reste de la population, subissent l'évolution de la démographie. Il y a donc des besoins de formation et de “reformation" financière et juridique – des thèmes que le contexte de la décentralisation a profondément fait évoluer. De plus, avec le “cinquième risque" qui se prépare (voir encadré)
et l'aide unique, qu'elle soit due au handicap ou au vieillissement, qui sera certainement confiée aux Conseils généraux, il va falloir qu'ils reconsidèrent leurs systèmes de fonctionnement et de réseaux. Un changement qu'il faudra aborder avec la formation.
Inffo Flash : L'Uniopss peut-elle apporter son expertise ?
Dominique Balmary : Sur ce volet, l'Uniopss propose une offre adaptée. Mais en ce qui concerne les formations techniques sanitaires et sociales des agents des établissements, sur le handicap ou le vieillissement, l'effort à fournir est important, car l'offre est encore insuffisante et trop dispersée sur le territoire : elle manque de cohérence, avec des trous et des carences. Cependant, les Régions, qui n'étaient pas candidates au départ, ont pris ces sujets à bras le corps, bien qu'elles considèrent que les budgets alloués ne correspondent pas aux besoins. Nous sommes encore dans une phase d'observation, même si les choses bougent : la VAE, qui avait été fortement sollicitée pour les auxiliaires de vie, commence à l'être pour des niveaux de qualification supérieurs, et l'apprentissage commence à être utilisé, ce qui n'est pas la coutume du secteur. On sent bien que les acteurs cherchent toutes les voies possibles de formation.
Propos recueillis par Béatrice Delamer
Le “cinquième risque"
Le 5 novembre, Xavier Bertrand, ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, a reçu, en présence de Valérie Létard, secrétaire d'État chargée de la Solidarité, le rapport annuel de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), qui définit notamment les modalités de construction d'un nouveau champ de protection sociale : le “cinquième risque".