Jean-Pierre

Dufour

Ouverture, mise en cohérence et complémentarité : l'Aquitaine souhaite encourager et faciliter le dialogue entre acteurs économiques et partenaires sociaux, Universités et Opca, organismes de formation, partenaires de l'AIO. Elle a aussi voté une convention de transfert anticipé avec l'Afpa.

Par - Le 01 novembre 2006.

Inffo Flash : Structurer l'offre de formation en Aquitaine par territoires demeure une priorité pour le Conseil régional. Quels efforts restent à accomplir dans ce domaine ?

Jean-Pierre Dufour : Nous avons depuis cinq ans une trentaine de chargés de mission-formation sur les bassins d'emplois. En fait, nous cherchons à faire évoluer leur pratique d'une expertise incontestée en matière de diagnostic vers une plus grande ouverture aux acteurs locaux, à commencer par les élus très éloignés de la décision en matière de formation. Les acteurs économiques et les partenaires sociaux sont, bien sûr, inclus dans cet effort de plus grande ouverture et d'encouragement à la coopération entre acteurs.

Pour autant, le Conseil régional est soucieux de ne pas ajouter une nouvelle couche à la confusion engendrée par un nombre déjà très important de dispositifs.

Inffo Flash : Souhaitez-vous dynamiser un acteur en particulier en matière de formation professionnelle ?

Jean-Pierre Dufour : Incontestablement, l'Université. Le développement de la formation continue a été insuffisamment encouragé lors de la négociation de la génération 2000-2006 des contrats de plan État-Région. Il faut “redresser la barre" et encourager la coopération entre Universités et Opca. Je souhaiterais aussi que l'Université s'implique dans le rôle de centre de ressources pour les organismes de formation, et particulièrement dans les domaines de la mutualisation d'outils et de l'innovation pédagogique.

Inffo Flash : La création d'un service public régional de la formation que de nombreux conseils régionaux appellent de leurs vœux, vous semble-t-elle un objectif atteignable ?

Jean-Pierre Dufour : Ce service public existe déjà. La question est de savoir comment l'améliorer en développant l'offre de formation continue avec mise à contribution des Gréta, des centres de formation d'apprentis et des services de formation continue des Universités.

En fait, nous avons trois axes de développement sur l'Aquitaine : l'innovation pédagogique, le suivi des parcours et une meilleure coordination entre les organismes de formation.

Inffo Flash : Comment la Région mène-t-elle sa politique de coordination entre tous les acteurs de l'accueil, de l'information et de l'orientation des publics vers la formation et l'emploi ?

Jean-Pierre Dufour : De ce côté-là, beaucoup de chemin reste à faire. La loi ne nous accorde pas au-delà d'un rôle de coordination, ce qui ne suffit pas à résorber incohérences, concurrences ou doublons. Nous n'en créons pas moins un Institut régional sur l'orientation et les métiers, qui constituera une réorientation des missions de l'Arépa (Association régionale de l'éducation permanente en Aquitaine) , le Carif de la Région. Il reviendra à cet Institut de redonner de la cohérence au dispositif d'AIO.

Inffo Flash : Quel a été le rôle de la Région dans la récente signature d'une convention entre l'Opcareg et l'Afpa, destinée à promouvoir les formations en alternance auprès des employeurs de la région ?

Jean-Pierre Dufour : Depuis que le Conseil régional a voté le transfert anticipé des fonds de la commande publique en direction de l'Afpa [voir page suivante], il va sans dire que la Région a demandé à l'Afpa d'intégrer les priorités régionales, notamment en matière de personnalisation de la prestation formation jusqu'à l'insertion professionnelle. De telles conventions ne peuvent qu'aller dans ce sens. Il nous faut structurer l'offre de formation de telle sorte que le monde économique soit demandeur.

Propos recueillis par Renée David-Aeschlimann