Martine

Calderoli-Lotz

Dans un souci de complémentarité et de cohérence entre les dispositifs de formation, la Région Alsace a établi un schéma régional unique de l'éducation et de la formation. Martine Calderoli-Lotz présente les trois axes stratégiques de ce schéma régional.

Par - Le 01 septembre 2005.

Inffo Flash : Quelles sont les grandes orientations de votre schéma régional de l'éducation et de la formation lancé le 2 mai 2005 ?

Martine Calderoli-Lotz : Le schéma régional de l'éducation et de la formation, adopté le 25 juin 2004 par le Conseil régional d'Alsace, constitue, pour la durée de la mandature, le point de référence de la politique régionale en matière d'éducation et de formation.

Face aux défis à relever pour l'Alsace, trois axes stratégiques ont été privilégiés.

 L'axe 1 : préserver l'acquis de la professionnalisation et élever le niveau de formation des jeunes et des actifs, vise plus particulièrement à conduire chacun à une première qualification, à informer, aider, accompagner les actifs et les entreprises, à rapprocher la population et les établissements de l'enseignement supérieur, en optimiser l'accès et en professionnaliser les cursus.

 L'axe 2 : promouvoir et accompagner les individus tout au long de leur vie, a pour ambition de fournir une offre de service individualisée, accessible à chacun, dans une logique de promotion des personnes et d'accompagnement des mutations technologiques et organisationnelles.

 Enfin, l'axe 3 : développer l'ancrage territorial des formations en réponse aux besoins socio-économiques, encouragera la mobilisation des acteurs pour répondre “au plus près des besoins".

Ce schéma constitue bien plus qu'un document d'orientation. La volonté de mise en œuvre de ces axes stratégiques a ainsi conduit à :

 élaborer un plan pluriannuel 2004-2009 structuré en 13 objectifs et 40 actions, dont la plupart ont été articulées avec le projet d'académie ;

 définir une méthode, qui suppose notamment une dynamique de projet, un décloisonnement de l'innovation, un partenariat renforcé, mais aussi une mutualisation des moyens, une contractualisation, un suivi et une évaluation ;

 s'appuyer sur deux vecteurs d'action : l'établissement de formation évoluant en pôle de services et de promotion pour son environnement, et l'entreprise formatrice ouverte aux jeunes et “apprenante" pour les actifs.

L'organisation de la mise en œuvre de ce schéma repose sur 11 animateurs d'objectifs et 32 responsables d'actions. Son suivi annuel a été engagé et donnera lieu à la communication d'un premier bilan au cours du 2e semestre. Enfin, une première évaluation intermédiaire sera conduite en 2006-2007, et l'évaluation finale, prévue pour 2009, devra notamment fournir des éléments de bilan et des pistes de développement pour l'élaboration du schéma suivant.

Inffo Flash : Quelles sont les initiatives régionales en faveur des TPE et PME dans le cadre des contrats d'objectifs ?

Martine Calderoli-Lotz : Avec certaines branches professionnelles, la Région Alsace a souhaité, dans le cadre des contrats d'objectifs, répondre plus particulièrement aux problématiques de formation des TPE et PME. La Région s'est ainsi associée depuis 2003 à la “démarche de progrès" du secteur des entreprises de propreté. Ce plan de formation collectif fédère des PME du secteur autour de la professionnalisation des salariés et de l'accompagnement des gérants. En 2004, 46 entreprises ont participé à cette démarche, qui a contribué à la mise en place d'un processus de modernisation dans les entreprises, en termes d'outils et de méthodes de travail.

Autre exemple : les contrats d'objectifs qui portent sur des secteurs artisanaux prévoient, eux, plus particulièrement des actions de formation à l'attention des dirigeants d'entreprise peu formés.

D'autres contrats, comme celui de la métallurgie, signé avec l'UIMM (Union des industries des métiers de la métallurgie), ont souligné dans leurs orientations la nécessité de favoriser la formation continue des salariés des entreprises de moins de 10 salariés, qui ont souvent moins accès à la formation.

De manière plus générale, la Région a, dans le cadre des accords-cadres qu'elle a conclus avec les Opca interprofessionnels, l'Agefos et l'Opcareg, visé plus particulièrement les TPE : un des axes principaux du partenariat qui mobilise des financements régionaux est le développement de la formation dans les TPE de moins de 10 et de moins de 50 salariés. Les priorités communes affichées dans ces différents contrats sont : la formation des salariés récemment embauchés, la formation des bas niveaux de qualification, la lutte contre l'illettrisme, la formation des femmes et le transfert de compétences entre salariés expérimentés et nouveaux arrivants.

Propos recueillis par Philippe Grandin