Christian
Lettmayr
Christian Lettmayr est directeur adjoint du Cedefop depuis avril de cette année. Il apporte à cet organisme (qui regroupe les États membres de l'UE et les partenaires sociaux européens) son expérience acquise au niveau de la Direction générale Entreprises et industrie, chargée des réformes et de la compétitivité, à la Commission européenne.
Par Centre Inffo - Le 01 octobre 2005.
Inffo Flash : Le Cedefop s'est fixé pour objectif d'assister la Commission en matière de promotion de la formation tout au long de la vie. Cette mission a-t-elle subi des modifications depuis sa création ?
Christian Lettmayr : Le Cedefop a été créé en 1975, à une époque où le concept de formation tout au long de la vie n'existait pas. Il s'agissait de promouvoir l'enseignement professionnel et la formation continue. On ne pensait pas l'éducation et la formation en terme de “continuum". Aujourd'hui, des passerelles ont été jetées entre les différentes formes d'apprentissage, et les Universités s'ouvrent de plus en plus à la formation continue. Le Cedefop suit et accompagne ce processus.
Inffo Flash : Quelles sont les grandes missions du Cedefop ?
Christian Lettmayr : Notre mission “de base" est d'informer sur la formation professionnelle en tant que centre de référence européen. à cet effet, nous disposons d'un important centre de documentation, nous mettons au point un programme de recherche et coordonnons d'autres programmes conduits par d'autres instances.
Nous sommes également au centre de trois réseaux : Refernet, qui regroupe des experts en matière de formation, TTnet (Training of trainers network), constitué de professionnels de la formation de formateurs), et Ero (European research overview), qui met les chercheurs en éducation et formation en réseau.
L'ensemble de ces activités entre dans le cadre des grandes orientations fixées par le Communiqué de Maastricht (reconnaissance mutuelle entre qualifications européennes), l'augmentation globale de niveau de formation des citoyens européens et l'amélioration de la qualité de cette formation.
Inffo Flash : Quels sont aujourd'hui vos publics ?
Christian Lettmayr : Ils se confondent avec nos partenaires de gestion : institutions européennes, ministères nationaux de l'éducation, de l'emploi, de la recherche, sans compter les partenaires sociaux nationaux et européens qui prennent part à la “gouvernance" du Cedefop. à un niveau indirect, les instances délivrant un enseignement professionnel, les formateurs, enseignants font aussi partie de nos publics.
Inffo Flash : Comment les réalisations du Cedefop influencent-elles les politiques nationales de formation ?
Christian Lettmayr : Nous ne nous contentons pas de produire des rapports. Nous animons de nombreux échanges, très actifs, entre spécialistes sous forme de séminaires, d'ateliers, de plateformes d'échanges de connaissances, qui s'inscrivent dans la mise au point de processus de décision. Les visites d'études, dont nous avons fêté cette année les vingt ans, sont aussi extrêmement utiles. Nous les gérons dans le cadre du programme Leonardo, avec un budget annuel de l'ordre d'un million d'euros.
Inffo Flash : Quel impact a le statut du Cedefop sur son fonctionnement et son financement ?
Christian Lettmayr : Le programme de travail du Cedefop est bien sûr co-construit par ses partenaires, mais s'agissant du financement, celui-ci provient essentiellement de la Commission. Mon souhait serait d'impliquer davantage les partenaires sociaux, y compris au plan financier. Le Cedefop fera prochainement des propositions en ce sens.
Inffo Flash : Comment intégrez-vous votre expérience antérieure dans votre nouveau poste ?
Christian Lettmayr : Avant d'être nommé à la Direction générale Entreprises et industrie, à la Commission, j'ai été directeur de l'Institut autrichien de recherche sur les PME, à Vienne, durant sept ans. Je dispose d'une longue expérience de l'analyse comparative de politiques d'entreprises et économiques. Avec cette expérience, je peux me concentrer sur l'élaboration des politiques globales économiques d'emploi et de formation aujourd'hui souhaitées par l'Europe. Je suis par ailleurs diplômé de l'Université d'économie et de gestion de Vienne, et titulaire d'un mastère en enseignement technique et professionnel de l'Université de l'Illinois (États-Unis). Cette double expérience m'a sans aucun doute préparé à ce nouveau poste.
Propos recueillis par Renée David-Aeschlimann