Jean-Louis
Borloo
À l'occasion du Salon des maires et des collectivités locales, à Paris du 21 au 23 novembre, le ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, Jean-Louis Borloo, a salué leur action : sur le terrain, les élus locaux se mobilisent avec énergie pour l'emploi. “Les outils mis en place sont les leurs", souligne le ministre.
Par Centre Inffo - Le 01 novembre 2006.
Inffo Flash : Comment se traduit l'implication des maires et des conseillers généraux pour la mise en œuvre du plan de cohésion sociale ? Percevez-vous une forte mobilisation ?
Jean-Louis Borloo : Bien sûr que je perçois cette mobilisation, et je tiens à rendre hommage au travail que les élus mènent quotidiennement.
Il est évident que les maires sont des acteurs essentiels de la cohésion sociale. Nous leur donnons des moyens très importants à travers les mesures concrètes du plan de cohésion sociale, qui agit sur les trois leviers : l'emploi, le logement et l'égalité des chances. Sans le relais des élus locaux, nombre de ces mesures ne profiteraient pas à l'ensemble de nos concitoyens. Nous vivons dans un pays où des inégalités persistent. Nous devons les combattre. Prenons l'exemple de l'égalité des chances et de l'instauration du dispositif de réussite éducative : les maires se sont particulièrement bien approprié cet outil. C'est à eux qu'il revient de coordonner l'action des travailleurs sociaux pour détecter le plus en amont possible les enfants qui ont des difficultés. Où en est-on aujourd'hui ? 80 000 enfants de France sont suivis par quelque 350 équipes. 62 millions d'euros ont été dégagés en 2005, 99 millions en 2006, et 135 millions sont prévus en 2007.
Inffo Flash : Concernant l'emploi, comment aidez-vous les élus ?
Jean-Louis Borloo : Les outils mis en place sont les leurs ! Si je m'en réfère aux chiffres du chômage, qui ne cessent de baisser depuis février 2005 et dont le taux s'établissait à 8,8 % en septembre dernier, j'en déduis que ces outils ont été adoptés. Si l'on compte aujourd'hui 194 Maisons de l'emploi labellisées, c'est bien parce que les élus des collectivités locales et territoriales se sont mobilisés aux côtés de l'État, de l'ANPE, des Assédic, pour mettre en place rapidement le dispositif. D'ici fin 2007, 300 Maisons de l'emploi géreront au plus près du terrain les ressources humaines de notre pays. N'oublions pas les publics les plus éloignés de l'emploi. Pour les insérer durablement, les maires et les Conseils généraux ont désormais largement recours aux contrats d'avenir et d'accompagnement dans l'emploi : au cours du mois d'octobre 2006, près de 900 bénéficiaires des minima sociaux sont entrés quotidiennement dans le dispositif de contrat d'avenir. Aussi, pour poursuivre la dynamique qui s'est enclenchée, nous venons de mettre en place un mécanisme d'incitation financière au profit des Départements, qui permettra d'amplifier la montée en charge des contrats d'avenir. Je compte beaucoup sur les élus pour faire émerger les compétences qui sommeillent dans chaque RMIste et dont notre pays a besoin.
Inffo Flash : Comment estimez-vous, en terme d'emplois, l'impact de la relance de la construction ?
Jean-Louis Borloo : La forte reprise de la construction, inégalée depuis vingt-cinq ans, a des résultats très concrets sur l'emploi et le développement économique national et local. En 2006, 430 000 mises en chantier, plus de 550 000 permis de construire délivrés, plus de 90 000 logements sociaux financés, etc., se traduisent en termes d'emplois par plus de 40 000 postes créés cette année. L'attente des Français en matière de logement reste grande. Ne relâchons pas l'effort. La loi ENL apporte aux élus locaux des outils très précis pour leur permettre d'accompagner cette relance de la construction et la création de nouveaux emplois.
Inffo Flash : À l'occasion du Salon des maires et des collectivités locales, quel message souhaitez-vous transmettre aux élus ?
Jean-Louis Borloo : Je tiens à leur dire bravo... je les soutiens dans leurs initiatives et dans leur engagement. Des moyens considérables ont été débloqués pour restaurer les quartiers sensibles (35 milliards d'euros pour le programme national de rénovation urbaine), de nouvelles zones fran-ches urbaines ont vu le jour (100 ZFU aujourd'hui), la réforme de la dotation urbaine de solidarité permet plus d'égalité et de solidarité dans notre pays...
C'est tous ensemble que nous faisons avancer la cohésion sociale dans notre pays. Elle est en marche.
Il en va de l'avenir de la République.
Propos recueillis par Patricia Gautier-Moulin