Séverine
Omnès
Près d'un quart des employeurs agricoles affirment que leurs salariés ont suivi une formation récemment, mais la faiblesse des niveaux de qualification dans la filière reste une réalité. Ce sont les premiers résultats de l'enquête “Besoins de main-d'œuvre" réalisée par l'Ifop pour la FNSEA. Un outil pour favoriser l'adéquation des formations aux besoins du secteur.
Par Centre Inffo - Le 27 février 2007.
Inffo-Flash : Quelles sont les activités de la Sous-direction emploi-formation de la FNSEA ?
Séverine Omnès : Notre service remplit plusieurs missions. Son premier rôle est d'aider les employeurs à négocier dans tous les domaines touchant à l'emploi et à la formation, aux conditions de travail et de rémunération, ainsi qu'à la protection sociale. Il a également la volonté de répondre et d'anticiper les besoins des employeurs.
Dans le cadre de la gestion prévisionnelle de l'emploi, il conduit notamment un observatoire. Il analyse chaque année les données sur l'emploi salarié à partir des chiffres de la Mutualité sociale agricole (MSA) : âge, durée des contrats, types de contrats, etc. Il participe également aux discussions, avec le ministère de l'Agriculture, sur l'adéquation des formations initiales et continues aux besoins du secteur : établissements, nombre d'élèves, contenus des formations.
Cette année, et pour la première fois, l'Ifop a été sollicité pour réaliser l'enquête “Besoins de main-d'œuvre" en production agricole. Elle a été réalisée en novembre-décembre derniers auprès d'un échantillon de 3 300 exploitants agricoles dans la production.
Inffo-Flash : Quels sont les premiers résultats de cette enquête ?
Séverine Omnès : 81 % des exploitants estiment que leurs salariés sont bien formés. Cependant, les salariés de l'agriculture ont des niveaux faibles. Pour ceux en CDI, 42 % n'ont aucun diplôme et 39 % un niveau inférieur au baccalauréat. Côté spécialisation, 48 % n'ont aucun diplôme agricole et 27 % possèdent un diplôme de niveau V dans le domaine agricole (CAP-BEP). Les niveaux sont plus faibles encore pour les salariés en CDD : 45 % n'ont aucun diplôme et 89 % aucune formation agricole. Cependant, 12 % des salariés en CDI ont obtenu un diplôme par la formation continue. Interrogés sur leurs pratiques de formation, 23 % des exploitants déclarent qu'au moins un de leurs salariés a suivi une formation au cours des trois dernières années. Les deux tiers de ces actions sont de courte
durée (deux à trois jours). Cependant, 9 % se sont déroulées dans le cadre d'un CQP.
Inffo-Flash : Quelles sont les perspectives de recrutement du secteur ?
Séverine Omnès : 35 % des exploitants ont réalisé des recrutements récemment. Parmi eux, 26 % estiment qu'ils ont rencontré des difficultés avec un faible nombre de candidats, et 39 % avec des compétences et qualifications insuffisantes. 51 % des personnes interrogées estiment la charge de travail sur l'exploitation trop lourde, mais seulement 15 % parmi ceux-ci envisagent une embauche au cours de l'année 2007.
Propos recueillis par Patricia. Gautier.-Moulin.
Contact :
FNSEA, 11, rue de La Baume, 75008 Paris.
Tél. : 01 53 83 47 47 ;
Mail : Courriel: fnsea [at] fnsea.fr (remplacez les indications entre crochet) ;
Site : www.fnsea.fr