Eleanor
Warnery
Alfia Langues Ltd : le télétravail, outil d'aide à la création d'activité
Eleanor Warnery, fondatrice et directrice d'Alfia Langues Ltd, société britannique d'apprentissage de
l'anglais, officie en France avec un réseau de professeurs télétravailleurs basé outre-Manche.
Par Centre Inffo - Le 31 août 2007.
Inffo Flash : Pouvez-vous dresser un rapide historique d'Alfia ?
Eleanor Warnery : Né voici trois ans, le concept Alfia part d'un constat simple : les formateurs anglo-saxons ne sont pas assez nombreux en dehors de la Grande-Bretagne. Or, il existe là-bas un nombre largement suffisant d'excellents professeurs de langue maternelle anglaise, qui, pour certains, enseignent là-bas nos lan-gues européennes à leurs compa-triotes. Voilà une mine d'or pour nos entreprises continentales, qui peuvent bénéficier de formations en cours particuliers dispensés par ces professeurs, depuis chez eux, sous forme de téléformations, où que ce soit, en Europe ou au-delà.
Alfia a développé cette offre, en recrutant des professeurs en Grande-Bretagne sélectionnés pour leur expérience et qui y gagnent en matière d'évolution de leur carrière : ils ont la satisfaction de toucher un public d'adultes en entreprise, depuis leur domicile, alors que jusqu'ici ils enseignaient le français (ou les langues des autres pays où nous formons à l'anglais) à des collégiens ou lycéens britanniques.
Inffo Flash : Pouvez-vous préciser le processus de mise en œuvre du télétravail au sein d'Alfia ?
Eleanor Warnery : Avant même d'annoncer notre offre, nous avons passé trois ans à structurer une approche pédagogique spécifique à un télé-enseignement de l'anglais et à concevoir une gamme de supports dédiés : l'apprentissage du vocabulaire de la prochaine séance téléphonique est déporté sur une auto-formation de 15 minutes par jour. _ Le stagiaire effectue ce travail personnel, où et quand il le souhaite, le plus souvent sous forme d'un télétravail, ou depuis son bureau.
L'autoformation du stagiaire est guidée par Alfia via des fiches papier, un cédérom, ou se fait en e-learning. Un professeur n'apporterait en effet pas de plus-value ici. D'autant que cette autoformation divise par deux le coût des stages, à progression égale. Les acquis du stagiaire en autoformation sont mesurés par le professeur lors de chaque séance en cours particulier : nous assurons le suivi et le compte-rendu du télétravail du stagiaire. Le télétravail effectué par le professeur comme par le stagiaire est guidé par Alfia, dans un but d'optimisation de la progression du stagiaire.
Côté logistique, une plate-forme en ligne de réservation des séances téléphoniques, permet une flexibilité maximum des prises de rendez-vous, les professeurs y déclarant leurs disponibilités pour les stagiaires. Les stagiaires réservent en ligne au moment qui leur convient le mieux. Cette même plate-forme produit pour le stagiaire ses feuilles d'émargement en fonction des services dispensés et permet un suivi des formations par les responsables des formations chez nos clients, qui ont ainsi une vision synthétique des stages en cours ou, quand ils en ont besoin, une vision de détail. Un tel service évite le travail administratif côté entreprise formée, et côté Alfia, qui à défaut serait un fardeau pour tous. Nous partageons ce service au sein d'une communauté d'organismes de formation associés et complémentaires.
Inffo Flash : Avec combien de télétravailleurs travaillez-vous aujourd'hui ? Qui sont-ils ?
Eleanor Warnery : En trois ans d'activité, dix professeurs en Grande-Bretagne nous ont rejoints, tous expérimentés, d'une moyenne d'âge de 45 ans, majoritairement féminins à l'image du corps professoral. _ Ils sont tous à temps partiel et exercent également dans des collèges ou lycées en Grande-Bretagne. Seule l'activité exercée au titre d'Alfia est réalisée en télétravail, depuis leur domicile.
Inffo Flash : Est-ce que le contrat de travail fait référence au télétravail ? L'accord-cadre européen du 16 juillet 2002, suivi de l'Ani du 19 juillet 2005, vous ont-ils été utiles ?
Eleanor Warnery : Non, nous ne connaissions même pas l'existence de ces textes.
Inffo Flash : Quel type d'équipement utilisez-
vous (ordinateur, téléphonie IP, etc.) ? Comment est-il financé ?
Eleanor Warnery : Les professeurs Alfia utilisent leur ordinateur personnel, les frais de téléphonie commutée classique et internet haut débit sont financés par Alfia.
Inffo Flash : Pourriez-vous exercer votre activité en l'absence de télétravail ?
Eleanor Warnery : Non, puisque notre offre est entièrement construite sur le concept de faire bénéficier à quiconque, où que ce soit, du meilleur professeur disponible, où qu'il soit.
Inffo Flash : Quels sont selon vous les avantages fondamentaux du télétravail ?
Eleanor Warnery : Ils concernent aussi bien les salariés que les bénéficiaires. S'agissant des premiers, nous pouvons par exemple citer le cas d'un de nos professeurs, actuellement en longue maladie, qui exerce ainsi à temps partiel, comme le droit britannique l'y autorise. Elle témoigne que ce travail, le seul qui lui soit accessible, est un facteur essentiel au maintien de son équilibre.
Côté clients, la productivité d'une telle offre est considérable. Notre client General Electric a mesuré, au moyen du TOEIC, une progression en anglais de ses collaborateurs quatre fois supérieure à la progression moyenne en France, pour chaque heure de cours particulier dispensée.
Preuve s'il en est qu'un télétravail peut être productif ! Nos autres clients, tels Fujitsu Services, Claas Renault ou McAfee, ont expérimenté des résultats comparables.
Inffo Flash : Quel jugement portez-vous sur les obstacles au télétravail traditionnellement cités (perte du lien de subordination, isolement du salarié, peur du manque de contrôle de son activité, etc.) ?
Eleanor Warnery : Ces critiques n'ont pas de sens dans notre contexte. Pour éviter la désocialisation de nos salariés par le télétravail, la flexibilité du droit du travail en Grande-Bretagne est une aide considérable. En particulier le fait que les professeurs de collège ou de lycée en Grande-Bretagne ne sont pas fonctionnaires, mais se “vendent" à qui ils le veulent, en temps partagé, à des employeurs dont ils sont salariés. Ils panachent leur temps entre, d'une part, leurs classes dans ces établissements scolaires et, d'autre part, leurs cours Alfia qu'ils dispensent au téléphone. Nous veillons à ce qu'aucun ne travaille à temps complet pour Alfia.
Contact :
Email : Courriel: eleanor.warnery [at] alfia.biz (remplacez les indications entre crochet);
Site web : www.alfia.biz