Les trois facteurs de changements à venir
Par Knock Billy - Le 01 octobre 2009.
La crise économique actuelle assombrit-elle l'avenir de la formation professionnelle privée ? Oui, répond David Targy, directeur d'études à Precepta. “Comment pourrait-elle [être épargnée], alors que certains de ses clients sont sévèrement touchés (banque, commerce, transport, immobilier, tourisme, etc.) ?", s'interroge-t-il. “Même si la croissance de l'activité est au rendez-vous à l'horizon 2015, elle sera probablement émoussée et sans commune mesure avec celle qui a prévalu lors des trois dernières années." Confrontés à un ralentissement de leur activité, les organismes de formation professionnelle vont devoir donc “adapter leur stratégie aux évolutions, parfois profondes, de leur environnement et de leur métier".
En effet, explique l'étude du cabinet Precepta, “le secteur est au cœur d'un faisceau de changements qui modifieront les règles du jeu concurrentiel et les sources d'avantage concurrentiel potentielles". Selon elle, “trois facteurs majeurs" de changements vont jouer un rôle “particulièrement structurant" :
l'intégration de l'e-learning dans l'offre devrait entraîner une accélération de “la mutation de la chaîne de valeur des organismes de formation (apprentissage de nouveaux métiers et compétences)" et rendra l'activité plus “capitalistique"1 ;
l'externalisation croissante de la gestion administrative de la formation professionnelle, ainsi que la reprise en main des achats de formations en interne (réduction du nombre d'organismes référencés) ou par l'entremise d'un courtier, contribueront à “accentuer les pressions sur les prix, sur la qualité et sur le « rendement » des formations" ;
enfin, l'implication croissante des individus dans les décisions relatives à la formation (à titre privé ou en tant que salarié) pourrait pousser de plus en plus de prestataires à “marketer" leur offre et à mettre en place “de nouveaux dispositifs de jugement (labels, marques, certifications, guides, classements) pour dissiper l'incertitude sur la qualité et faciliter le choix face à une offre abondante et marquée par l'opacité".
K. B.
1 Cf. L'Inffo n° 750, pp. 28 à 30. De plus, avec une croissance de plus de 50 % depuis trois ans, les entreprises du e-learning ont affiché un chiffre d'affaires d'environ 70 millions d'euros en 2008, confirmant leur excellente santé.