NORD-PAS DE CALAIS
Les 2es Assises de l'éducation permanente : pour une “utopie rénovée"
Une formation au service de “l'épanouissement de l'individu", tant sur le plan professionnel que sur les autres aspects de la vie sociale : le thème a rassemblé les professionnels et militants de la formation et de l'éducation à Lille, le 2 octobre dernier.
Par Aurélie Gerlach - Le 16 octobre 2009.
Une formation au service de “l'épanouissement de l'individu", tant sur le plan professionnel que sur les autres aspects de la vie sociale : le thème a rassemblé les professionnels et militants de la formation et de l'éducation à Lille, le 2 octobre dernier.
Organisée par l'Arofesep (Association régionale des organismes de formation de l'économie sociale et d'éducation permanente), la deuxième édition des Assises de l'éducation permanente a notamment donné la parole aux organismes de formation membres (l'Arofesep en compte 32, soit 1 000 salariés qui forment près de 65 000 personnes sur le territoire), à la région, à la DRTEFP (Direction régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle), à la Cress (Chambre régionale de l'économie sociale et solidaire) ou encore à l'Apes (Assemblée permanente de l'économie solidaire).
L'objectif de la journée : réaffirmer l'importance du secteur “social et solidaire" dans la région, et plaider pour le développement de l'“éducation permanente". Une notion qui englobe un champ plus large que celui de la formation professionnelle continue, et qui désigne, selon l'Arofesep, une conception globale de l'activité formative et éducative, visant certaines finalités spécifiques telles que l'autonomie personnelle, la capacité à accéder aux biens de base (revenu, logement, soins, moyens de transports, etc.), l'engagement dans la vie collective et l'égalité des chances. Elle “recourt à des modes d'apprentissages adaptés et concerne tous les publics et tous les domaines de la vie sociale".
En introduction, Florence Lecocq, présidente de la commission formation permanente du Conseil régional de Nord-Pas de Calais, a ainsi rappelé que “l'économie sociale et solidaire représente 11 % de l'emploi salarié en région, dans 25 000 structures de statut différent, dont les organismes de formation membres de l'Arofesep". Catherine Thiryez (DRTEFP), quant-à-elle, a déploré que la formation professionnelle soit aujourd'hui trop cloisonnée : “Elle devrait permettre de se réorienter, de changer de secteur et de métier."
Pour Dominique Crepel, président de la Cress, “l'éducation permanente est un enjeu essentiel en ces temps de crise, où nous avons besoin de formation […]. Son objet doit être de permettre à chacun de développer toutes ses qualités, dans la vie professionnelle comme dans tous les autres secteurs de la vie sociale. Une grande partie de l'éducation permanente s'est développée dans les entreprises de l'économie sociale et solidaire. Ce cadre d'entreprise est en effet le plus adapté pour construire un projet respectant le bien-être des usagers".
Quant à Maurice Monoky, président de l'Arofesep, il met l'assistance en garde : “Beaucoup d'associations ont dû se séparer de formateurs à cause de la crise. Si l'on n'y prête pas attention, dans quelques années, nous assisterons à la disparition du milieu associatif et coopératif dans l'éducation permanente". Ainsi, selon lui, “le but de ces Assises est d'éclairer les spécificités des membres de l'association et d'envisager la possibilité d'agir autrement". Ajoutant : “Nous avons la prétention de construire du sens, une utopie rénovée."
Se sont succédé dans la journée des ateliers, présentant l'actions des membres de l'Arofesep, mais également des forums-débats, notamment sur le thème du Ssig (“service social d'intérêt général"). L'objectif : envisager des plans d'action pour 2010-2012.
L'un des points forts de la stratégie de l'Arofesep : l'élaboration d'une nouvelle charte pour l'éducation permanente en Nord-Pas de Calais, qui devrait permettre de donner une visibilité aux valeurs défendues lors de ces assises, et guider les signataires dans leurs actions.