Francis Vercamer : "Un projet de loi en deçà des attentes"
Par Aurélie Gerlach - Le 01 août 2009.
“Cette réforme n'est pas, force est de le constater, le grand soir de la formation professionnelle", a observé, le 15 juillet, Francis Vercamer, député Nouveau centre du Nord. Dans le contexte de crise, “face aux besoins des salariés et aux attentes des demandeurs d'emplois, il n'est pas illégitime de penser que l'urgence n'est pas au bouleversement des fondements de la formation professionnelle. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il faille laisser perdurer les anomalies et les dysfonctionnements du système".
Francis Vercamer a cité certaines avancées induites par le projet de loi, telles que la portabilité du Dif, le FPSPP, le passeport formation, la réaffirmation du droit à l'orientation, l'accès à la formation professionnelle des publics les plus fragiles, ainsi que la clarification des missions des Opca. La création de trois sections en leur sein et le relèvement du seuil de collecte à 100 millions d'euros lui sont apparus également comme positifs.
Cependant, il a également émis des réserves : “Le projet de loi nous semble rester en deçà des attentes que nous pouvions nourrir à son égard sur cinq points au moins." Regrettant que le droit à la formation initiale différée n'y soit pas affirmé, conformément a ce qui était stipulé dans l'Ani du 7 janvier. Le projet de loi, selon le député Nouveau centre, n'apporte pas de réponse concernant “les questions entourant le financement de la démocratie sociale", et la pertinence d'un financement de la démocratie sociale par les fonds du paritarisme - à cause duquel les Opca sont “suspectés de développer leurs actions et d'accroître leur collecte à des fins partisanes".
Le renforcement des liens entre l'école et les entreprises est également, selon Francis Vercamer, un sujet à creuser : “C'est pour développer le lien entre formation initiale et formation continue que notre groupe a proposé un passeport orientation et formation qui soit un trait d'union entre les aptitudes et les compétences des élèves, et les choix d'orientation effectués. Mais nous aurions souhaité qu'en la matière, ce projet de loi contienne davantage de dispositions."
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Le 15 juillet, Françoise Guégot, députée UMP de Seine Maritime, a développé “l'axe concernant la phase d'orientation dans le processus de sécurisation du parcours professionnel", rappelant que le parcours professionnel est à chaque fois “unique (…) rarement linéaire et a surtout besoin d'être accompagné".
Or, “que l'on aborde ou non la question de la formation initiale, la démarche d'orientation s'articule en trois phases". La première, qui concerne l'accueil et l'information, est selon elle déterminante. “La pertinence des informations données est essentielle. Encore faut-il savoir où la trouver." Le conseil constitue la deuxième phase, au cours de laquelle est identifiée “la bonne adéquation entre ses souhaits, ses compétences et les possibilités" qui sont offertes.
Enfin la troisième phase d'accompagnement “qui s'inscrit souvent dans le temps, fait appel à des moyens financiers non négligeables". Pour la députée de Seine-Maritime, le projet de loi fait une juste place à l'orientation.
Elle a rappelé que Laurent Wauquiez et Christine Lagarde l'avaient chargée d'une mission pour faire des propositions pour permettre le développement d'une véritable politique publique d'orientation professionnelle.
Béatrice Delamer
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Le 19 juillet, le haut-commissaire à la jeunesse, Martin Hirsch, a déploré le rejet par l'Assemblée d'un amendement proscrivant les stages faiblement rémunérés hors formation.
“C'est un très mauvais signal, a-t-il jugé. Au sein de la commission jeunesse, tous les partenaires, des syndicats étudiants et salariés au Medef, se sont mis d'accord pour dire qu'il fallait désormais interdire les stages hors d'un cursus de formation. Il s'agit d'éviter de payer au lance-pierre, parfois moins de 300 euros, des diplômés parce qu'ils sont jeunes." Le haut-commissaire s'explique ce rejet “peut-être par la crainte de priver des jeunes d'opportunités selon le raisonnement que “mieux vaut un stage que le chômage". Mais le raisonnement de la commission, c'est : “Pas de faux stage à la place d'un vrai emploi. Fermer la porte définitivement à cette mesure ce serait accepter que les jeunes peuvent, en période de crise, être traités comme une main-d'œuvre au rabais."
David Garcia
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