En Finlande, un système de première orientation décentralisé
Par Aurélie Gerlach - Le 01 septembre 2009.
Un millier d'agents du système scolaire d'orientation, chargés d'animer des cours d'orientation et des entretiens individuels : tel est l'un des points forts du système finlandais, qu'a étudié Eurydice, le réseau d'information sur l'éducation en Europe.
L'orientation scolaire et professionnelle en Finlande est placée sous la responsabilité du ministère de l'Éducation et du ministère du Travail. Au premier, revient la charge de définir les bases de la politique de l'orientation et de ses méthodes, qui sont mises en œuvre par le Conseil national de l'éducation.
Le système éducatif y est très décentralisé : ce sont les communes qui financent et maintiennent le système d'orientation, même si, depuis 2002, l'administration centrale assure la cohérence nationale des bases politiques de l'orientation. Ce rôle important dévolu à la municipalité pose toutefois un problème d'inégalité en matière d'orientation selon les territoires. En effet, le système dépend du financement de la ville et, donc, de sa richesse. Ainsi, par exemple, les régions agricoles et celles du nord de la Finlande sont défavorisées.
“Un autre défi est la mise en œuvre, récente, du concept d'éducation tout au long de la vie, pointe l'étude d'Eurydice. L'ouverture vers un enseignement reçu pendant une durée indéterminée dans le futur oblige les services d'orientation scolaire (et universitaire) à s'adapter." L'allongement des études augmente la charge de travail des services d'orientation.
En Finlande, on compte 256 agents du système scolaire d'orientation dans l'enseignement technique et 762 dans l'enseignement scolaire. Chacun d'entre eux prend en charge entre 200 et 700 élèves (selon les moyens de la municipalité). Ils ont généralement reçu une formation d'enseignant, complétée par une formation de conseil en orientation. Par ailleurs, ils suivent obligatoirement une formation professionnelle, également prise en charge par la commune et prodiguée par le ministère, l'Agence nationale pour l'éducation, les employeurs, ou encore les syndicats).
[(De véritables “cours d'orientation"
Pendant les trois dernières années de collège et la dernière année du secondaire, les élèves se doivent de suivre de véritables “cours d'orientation" en classe entière à hauteur de 38 heures par an. Ce nombre d'heures très élevé occupe cependant beaucoup le temps de travail des personnels d'orientation, ce qui leur en laisse moins pour mener des entretiens individuels, notamment auprès des publics qui en ont le plus besoin. D'autre part, au travers de stages, les élèves sont mis en contact avec le monde du travail : ils effectuent une ou deux semaines de stage pendant les deux dernières années de collège, et vingt semaines dans les lycées techniques.
)]