Entretien avec Abdel Aïssou, directeur général délégué du groupe Randstad France

Par - Le 16 octobre 2009.

“La multiplication des expérimentations permet de donner leur chance à tous les talents"

Quels sont les missions de l'Institut Randstad pour l'égalité des chances ?

L'Institut constitue notre fondation et traduit notre volonté d'engagement social. Son action s'articule autour de trois axes : tout d'abord, nous conduisons des actions en direction des quartiers sociaux en développant des programmes originaux de formation et en attribuant des bourses aux jeunes ayant un projet personnel d'insertion ; deuxièmement en facilitant l'insertion professionnelle des personnes handicapées.
Nos actions visent à mettre en œuvre concrètement l'égalité des chances. Pour ce faire, nous disposons d'une équipe qui reçoit accompagne les programmes du groupe et traite les projets qui nous sont soumis. L'Institut valorise les démarches innovantes et constitue un laboratoire d'innovation sociale.

Pouvez-vous citer des démarches innovantes menées par l'Institut ?

Oui, partant du constat que de nombreux jeunes suivis par les Missions locales n'avaient pas toujours accès à des stages qualifiants et se démobilisaient, nous avons mis en œuvre, en partenariat avec Zara France, des stages courts axées sur la remobilisation et l'employabilité. De même, nous croyons à l'alternance et la valorisons de manière systématique. Notre volontarisme est facilité par le fait que nous avons créé un centre de formation en alternance au sein duquel les jeunes peuvent préparer un bac pro, un BTS, ou une licence professionnelle à quatre filières métiers : commerce, commerce international, ressources humaines et informatique.

Depuis 2005, nous avons noué un partenariat avec le ministère de l'Intérieur, qui s'intitule “Semaines sécurité-citoyenneté". Il organise l'accueil pendant une semaine, dans trente écoles de police, de 400 à 500 jeunes pour leur présenter les métiers de la sécurité intérieure publique et privée. C'est aussi une aide concrète à l'orientation active.

Enfin, avec notamment GDF-Suez, Paprec, JC Decaux et Face (Fondation agir contre l'exclusion), nous avons créé le programme “Un but pour l'emploi, un but pour la vie" qui, en appui sur la passion des jeunes pour le football, permet à ces derniers de passer d'abord un diplôme d'animateur “foot de quartier" et ensuite de bénéficier d'une insertion dans un programme de stagiaire de la formation professionnelle.

Quels sont les impacts de la convention de partenariat signée avec le Paris Saint-Germain, Zara France et la Mission locale Belliard de Paris ?

Le PSG, qui possède deux boutiques, a accueilli des stagiaires en plus de son accompagnement comme “parrain institutionnel" de l'opération. La réussite a été au rendez-vous. J'ajoute que nous avions précédemment initié une démarche similaire à Nice, avec le soutien de la ville et de l'OGC Nice et, là aussi, les résultats ont été probants. Je ne crois pas aux recettes miracles, mais à la multiplication des expérimentations permettant de donner leur chance à tous les talents. Dans ce cadre, l'appui de professionnels issus du monde de l'entreprise est un atout précieux. Je suis d'ailleurs frappé par l'extraordinaire volonté manifestée par un grand nombre de dirigeants d'entreprise ayant le souci de modifier la donne. De ce point de vue, les lignes sont en train de bouger. Même s'il reste encore beaucoup à faire, c'est rassurant du point de vue de la vitalité de notre pacte social.