Jean-Paul Denanot, président de la commission formation de l'ARF(1)

“La dernière version de la loi améliore les choses"

Par - Le 01 novembre 2009.

Avec la loi, le plan régional de développement des formations (PRDF) deviendra le “contrat de plan régional de développement des formations professionnelles" (article 20). Selon vous, cela constitue-t-il une avancée ?

Par rapport à la version du projet de loi adoptée par l'Assemblée nationale, la version finale améliore les choses ! J'ai été entendu par le sénateur Carle et suis relativement satisfait. En effet, le nouveau contrat de plan des formations professionnelles remet le Conseil régional à sa place : celui de coordinateur.
Certes, aujourd'hui, le contrat est effectué dans le cadre du CCREFP (Comité de coordination régional de l'emploi et de la formation professionnelle), mais, dans les faits, avec le PRDF, les Régions coordonnaient déjà l'action de tous les acteurs significatifs de la formation professionnelle. Ce qui est appréciable, c'est que ce contrat est aujourd'hui un document opposable. Avant, lorsque l'on traitait, par exemple, avec l'Éducation nationale, il arrivait souvent qu'on lui présente un projet et que celle-ci nous réponde : “C'est bien, mais nous n'avons pas les moyens !"

Vous en êtes donc satisfait ?

Il n'est pas douteux que la concertation avec de multiples acteurs alourdira le processus décisionnel. Cependant, nous verrons aussi à l'usage. Derrière la loi, des décrets d'application vont être promulgués, les acteurs vont décliner la loi sur le terrain…
En tout cas, ce qui est clair, c'est que comme disait Coluche, “C'est moins pire que si c'était pire !", car aujourd'hui, la Région est de nouveau reconnue.

Cependant, au sujet du FPSPP, de nombreuses voix se sont élevées pour déplorer une insuffisante implication des Régions…

Concernant le FPSPP, en effet, c'est différent : les Régions ont été totalement mises de côté. C'est le grand point faible de la loi, et nous sommes très amers à ce sujet. Nous souhaitions que les Conseils régionaux le coordonnent avec l'ensemble des acteurs partenaires, tels que l'État ou les partenaires sociaux. Après tout, aujourd'hui, la mobilité se joue beaucoup plus sur le plan professionnel que territorial. Tout le monde était d'accord pour en convenir, sauf l'État !

De plus, ce fameux FPSPP, on ne sait pas encore qui y aura accès et comment. J'ajoute que les ressources sont trop faibles par rapport aux besoins, et qu'il aurait fallu aller plus loin. Nous regrettons cette recentralisation, d'autant que l'on ne va pas se gêner pour nous taxer !

(1) Par ailleurs, président du Conseil régional du Limousin.