L'utilisation des Fonds d'aide aux jeunes
Par Centre Inffo - Le 16 avril 2010.
La Dress (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) du ministère de la Santé vient de publier une étude sur les Fonds d'aide aux jeunes (Faj) que les Conseils généraux mobilisent pour les moins de 25 ans rencontrant des difficultés socioéconomiques. Créés en 1989, un an après le RMI, ces 35 millions d'euros déployés annuellement (2008) sont le plus souvent des aides ponctuelles, destinées à répondre à un besoin précis et d'un faible montant. Ces sommes (193 euros en moyenne) ont été versées à 41 000 personnes.
La formation n'est la finalité que de 6 % des aides, contre 74 % pour l'alimentaire, 34 % pour le transport et 11 % pour la recherche d'emploi. _ Mais cette répartition varie d'un Département à l'autre et la formation est la finalité de 56 % des aides en Martinique, 47 % en Guyane, 46 % dans les Yvelines et 41 % dans les Ardennes. À l'opposé, dans le Bas-Rhin, la Haute Garonne et la Loire-Atlantique, ce pourcentage est nul. Il n'est que de 1 ou 2 % dans les Deux-Sèvres, la Corrèze, la Haut-Rhin, l'Aube, la Haute-Corse, le Finistère et l'Eure-et-Loir.
L'étude de la Dress dresse un portrait des bénéficiaires. Il s'agit surtout de femmes (54 %). 40 % n'ont pas de diplôme, 35 % ont une formation de niveau CAP ou BEP et 24 % un niveau bac ou supérieur. Plus de la moitié sont au chômage, plus du quart en formation (stage surtout, mais aussi école ou alternance) et 4 % sont encore scolarisés.
“Plus de 70 % connaissent un début d'insertion professionnelle difficile, mais n'ont pas travaillé suffisamment longtemps pour accéder à l'assurance-chômage, sans pour autant se trouver en situation de grande exclusion. Les autres jeunes se partagent entre ceux relativement formés ayant connu un accident de parcours au cours de leur insertion professionnelle (12 %) et ceux en situation de grande exclusion, pour l'essentiel dépourvus de ressources, et qui connaissent des difficultés majeures de logement (10 %)", indique l'auteur, Éric Renard.
François Picard
