La Banque de France remporte le prix spécial du jury
Par Benjamin d'Alguerre - Le 16 avril 2010.
Françoise Ducruezet, directrice de la formation et du développement des compétences de la Banque de France, est repartie de la cérémonie des Trophées du Dif et de la professionnalisation 2010 (le 18 mars à Paris) avec le prix spécial du jury. Un prix accordé pour saluer l'accord d'entreprise et les initiatives en faveur du droit individuel à la formation menés par la Banque de France au cours de l'année 2009.
“La situation de la Banque de France est spécifique, indique Pierre Besson, l'un des proches collaborateurs de Françoise Ducruezet, nous sommes une entreprise publique à statut, néanmoins le Code du travail nous est également applicable. Aussi, nous sommes actifs sur le Dif depuis ses débuts." Ne dépendant d'aucune branche d'activité, les principes et modalités d'application du droit individuel à la formation à la Banque de France ont été établis suite à un accord d'entreprise. “Jusqu'en 2006, le Dif était accordé de manière sporadique et en dehors du temps de travail. Ce n'est qu'à partir de cette année-là que nous avons entamé une véritable politique sur le Dif", confesse Pierre Besson, responsable achats, gestion, informatique et logistique de la formation à la Banque de France.
En matière de politique d'entreprise, la Banque de France a tout d'abord utilisé le Dif dans un contexte de promotion interne, notamment au moyen d'abondements accordés aux salariés. Ainsi, tous les stages de préparation aux concours de la Banque de France réalisés en 60 heures ne sont comptabilisés pour les bénéficiaires qu'à hauteur de 20 heures au titre du Dif. Il en est de même pour certaines formations “passerelles" de mise en valeur des compétences visant à une évolution des agents vers des postes de maîtrise ou d'encadrement.
“L'accord favorise également le suivi de bilans de compétences, pour lesquels nous ciblons deux populations prioritaires, précise Pierre Besson, les agents n'ayant pas fait preuve de mobilité interne depuis dix ans et ceux n'ayant bénéficié d'aucune formation durant les trois dernières années."
À la Banque de France, les demandes de Dif évoluent de manière exponentielle. Sur les 13 000 salariés de l'institution, 200 demandes avaient été recensées en 2006, 1 800 en 2007, 4 000 en 2008 et 7 000 en 2009. Pour 2010, 5 300 demandes ont déjà été communiquées, pour les seuls trois premiers mois de l'année. Un véritable succès pour ce dispositif de formation. “Le taux d'acceptation du Dif est très important, indique Pierre Besson, en ce qui concerne les formations proposées dans le catalogue de l'entreprise, nous pouvons estimer que plus de 99 % des demandes sont acceptées. Lorsque nous sommes amenés à exprimer un refus, c'est, le plus souvent, parce que la formation demandée ne correspond nullement à nos activités – nous avons ainsi été amenés à refuser des stages de cuisine ou de travail sur vitraux – ou parce que certaines demandes « exotiques » correspondent davantage à du Cif. Mais les salariés l'ont bien compris", assure-t-il.
Le succès du Dif au sein de la Banque de France ne dépend ni d'un heureux hasard, ni d'un effet de mode, mais d'une politique de communication menée auprès des managers et des responsables RH de l'entreprise. “Notre accord d'entreprise cible également l'apprentissage de l'anglais, signale Pierre Besson. Là encore, nous faisons bénéficier nos agents souhaitant développer cette compétence d'abondements. Les modules de 35 heures ne sont ainsi décomptés qu'à hauteur de 20 heures". À la Banque de France, près de la moitié des formations au titre du Dif sont liées à la professionnalisation dans la fonction.