Questions à Francis Vercamer, député Nouveau Centre du Nord, auteur du rapport sur l'économie sociale et solidaire : “L'économie sociale est appelée à se développer"

Par - Le 01 juin 2010.

Comment avez-vous appréhendé le secteur, à l'occasion de votre mission ? Qu'est-ce qui vous a le plus frappé lors des auditions ?

Il s'agit d'un secteur que je connaissais en partie, mais je ne connaissais par l'ampleur du sujet, j'ignorais sa diversité et l'ensemble des activités qu'il représente. Ce secteur a pour caractéristique d'avoir un développement plus important que l'économie classique, et il résiste mieux à la crise. Son développement est à mon sens amplifié par elle : le capitalisme débridé montre ses limites et naissent des “adeptes" de l'entreprenariat social. En échangeant avec les grandes chaires des Universités, nous avons appris que 25 % des étudiants choisissent ce secteur, ce qui me fait dire que l'économie sociale va se développer !

Peut-on envisager que l'économie sociale soit largement enseignée, notamment dans le supérieur ?

Au cours des études en secondaire, l'économie, au sens classique, est présentée aux élèves, mais la vision du sens donné à l'entreprise, qui est aussi un maillon du développement humain, est occultée. Je pense qu'il faudrait enseigner cette vision. J'estime que l'économie sociale n'est pas le “ghetto" de l'économie, ou une matière que l'on devrait vénérer mais sans y toucher. L'économie sociale est un autre moyen de développement, qui a tout intérêt à être reconnu comme tel par les pouvoirs publics, et aussi par l'Éducation nationale. Nous demandons, d'ailleurs, à ce qu'elle entre dans les diverses instances consultatives, pour qu'elle ait “voix au chapitre". Pour autant, je ne pense pas qu'on l'on puisse imaginer un diplôme propre au secteur, car l'important, c'est de véhiculer les valeurs dans tous les enseignements économiques.

Mais comment l'État peut-il promouvoir l'économie sociale ?

En créant une structure permanente ou une sous-direction à Bercy qui diffuserait auprès des banques et des structures financières des informations sur les entreprises de l'économie sociale, par exemple. Mais surtout, en faisant en sorte que le législateur n'oublie pas le secteur lorsqu'il légifère en matière économique.