Les éleveurs laitiers formés pour mieux gérer leurs revenus

Par - Le 01 octobre 2010.

Crise laitière oblige, les éleveurs sont amenés à se réinterroger sur l'optimisation de leurs revenus. Les partenaires sociaux de la filière ont souhaité coordonner la mise en place de formations à grande échelle avec l'aide de Vivéa, fonds pour la formation des “entrepreneurs du vivant" (chefs d'exploitation agricole, non salariés). Il s'agit de leur permettre de trouver des “marges de progrès" à travers le déploiement d'une opération de formation sur ce thème de l'optimisation des revenus, en s'appuyant sur les acteurs de la filière laitière.

“À l'issue de la grève du lait l'été 2009, Vivéa a souhaité réfléchir à la mise en place d'une formation pour les éleveurs laitiers, explique Carole Humbert responsable du dossier à la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières). À l'automne, le Fonds a pris contact avec nous et la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) pour anticiper le changement de situation, notamment concernant les quotas laitiers, en préparant un plan d'action visant une meilleure gestion des exploitations."

Le conseil d'administration de Vivéa a d'abord décidé de commander une étude à l'Institut de l'élevage, qui a confirmé les préoccupations des éleveurs quant à la maîtrise de leurs charges et de leurs revenus. L'expérimentation de formations a ensuite été mise en place dans des coopératives, dont les dernières journées ont été délivrées début septembre. “Quatre groupes ont suivi ces formations d'une durée de deux journées et demi", précise Carole Humbert. Le comité de pilotage réunissant Vivéa et les partenaires sociaux a élaboré un cahier des charges à destination des organismes de formation et des formateurs qui délivreront les nouvelles actions à partir de cet automne.

“L'objectif de ce programme est de permettre aux producteurs laitiers de travailler sur les composantes de leurs revenus avec d'autres exploitants", explique Carole Humbert. Les groupes de huit à dix personnes échangeront sur la conjoncture et le marché, leur organisation. Chaque exploitant bénéficiera ensuite d'une demi-journée de diagnostic individuel avec le formateur pour étudier son bilan économique. “Le but est le partage d'expériences. L'éleveur doit repartir avec plusieurs pistes pour améliorer ses revenus, par exemple : optimisation des coûts de mécanisation, réorganisation des ateliers en fonction de la main-d'œuvre et des besoins réels, etc.", précise Carole Humbert.

L'expérimentation venant de se terminer, le comité de pilotage formalise actuellement ce cadre de formation à travers un cahier des charges. Un cadre “suffisamment précis pour orienter l'approche formation auprès des éleveurs, tout en laissant une marge d'autonomie aux formateurs", précise Vivéa. Une campagne de communication et de sensibilisation va ensuite être lancée.